A l’image de leur pays, les Camerounais vivant en Égypte ont célébré l’unité le 20 mai dernier, sous la houlette de l’ambassadeur de la République du Cameroun en Égypte, Dr Mohamadou Labarang.
En déclinaison du thème choisi par Yaoundé pour cette 46ème édition de la fête nationale de l’Unité à savoir, «Citoyens camerounais, restons unis dans la diversité et préservons la paix sociale pour un Cameroun stable, indivisible et prospère», la mission diplomatique du Caire a recentré la célébration sur le thème « Préserver nos acquis et contrer les velléités irrédentistes pour atteindre l’objectif de l’émergence à l’horizon 2035 ».
C’est au petit soir du 20 mai, au Conrad Hôtel du Caire, qu’il a été donné de prendre la mesure de la position que le Cameroun souhaite présenter au reste du monde depuis le pays des pharaons. En effet, dans son discours de circonstance, Dr Labarang, devant un parterre pluriforme d’invités a expliqué en arabe, en anglais et en français, que « [la] quête inlassable de l’unité dans la diversité a permis [au Cameroun], au cours de l’histoire, de conjurer les écueils, de préserver son intégrité territoriale, de demeurer un havre de paix dans une Afrique tourmentée et de devenir, au fil des ans, la locomotive économique de la sous-région d’Afrique centrale». C’est donc avant tout une posture de résilience que la diplomatie camerounaise a présenté devant les diplomates venus nombreux et surtout devant le vice-ministre des Affaires Étrangères chargé des questions africaines de la République arabe d’Égypte, SEM Hamdi Loza.
Crise anglophone
S’il est un point sur lequel la diplomatie camerounaise en Egypte et dans le Moyen-Orient (car le Caire couvre aussi la Jordanie, le Liban, le Soudan et la Syrie) était attendu, c’est bien la crise sociopolitique que vit le Cameroun à l’heure actuelle.
C’est dans cette occurrence que le chef de la mission diplomatique du Caire a voulu condamner « les actes terroristes et de brigandage » commis par « une poignée d’aventuriers mal intentionnés et visiblement manipulés » pour compromettre « cette mystique d’un vivre-ensemble librement consenti ». De même, il a voulu dénoncer les crimes perpétrés par des « extrémistes radicaux » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. « Alors que notre chef de l’Etat, SEM Paul Biya, toujours à l’écoute de la Nation, attentif aux doléances de toutes les franges de notre peuple, a engagé des mesures fortes, allant parfois au-delà des revendications corporatistes initiales, ces extrémistes radicaux et irresponsables persistent dans leurs errements et tentent de prendre en otage les populations de ces régions, en incendiant des écoles et des dispensaires, en enlevant des otages et en assassinant des paysans innocents. » a déclaré SEM Labarang. Ce dernier a par ailleurs exhorté les Camerounais, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, à un engagement sincère pour « préserver [les] acquis et à contrer toutes les velléités irrédentistes au [Cameroun]».
Connectés à Yaoundé
Concernant précisément la matinée du 20 mai 2018, en lieu et place d’une parade militaire, le Caire s’est connecté à Yaoundé. En effet, les membres de la communauté camerounaise, les stagiaires camerounais civils et militaires de l’Ambassade et certains ambassadeurs à l’instar de ceux du Rwanda, du Burundi, de la Guinée, de la Zambie, du Malawi et du Congo se sont retrouvés à l’ambassade à Gizeh pour vivre en retransmission en direct sur la CRTV, la parade depuis le Boulevard du 20 Mai.
Du reste, il faut dire que c’est quasiment une semaine de l’unité qui a été célébrée au Caire. C’est ainsi que, le vendredi 18 mai déjà, une soirée sportive et culturelle a été organisée au Complexe sportif de Maadi, un quartier résidentiel de la capitale égyptienne. En outre, d’autres activités se sont tenues malgré la période du jeûne, à l’instar du marathon dames, des matches des incollables et du match de gala opposant deux équipes de Camerounais mixées de ressortissants guinéens en Égypte.