Escroquerie politique au Cameroun: Les basses manœuvres de Luc Magloire Mbarga Atangana mises à nu

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Escroquerie politique au Cameroun: Les basses manœuvres de Luc Magloire Mbarga Atangana mises à nu

Luc Magloire Mbraga Atangana,  ministre du commerce et non moins délégué départemental permanent du Comité central du Rdpc pour le Mefou et Afamba se joue des populations au nom du président Paul Biya pour garder son strapontin. Incapable de mener des actions palpables pour sortir les jeunes de la précarité, il organise des mobilisations de fonds en faveur du chantre du Renouveau tandis que le département tout entier tombe dans une décrépitude qui n’a pas son pareil.

 

 

Plus de 61 millions 824 mille F Cfa. C’est le montant que les élites et forces vives du département de la Mefou et Afamba ont réuni en quelques heures le 08 juin 2018 dernier. Ce département de la région du Centre caracole ainsi en tête des contributions pour le financement de la campagne de Paul Biya à l’occasion de la prochaine élection présidentielle. La rencontre pour la collecte desdits fonds a été organisée par le coordonnateur départemental des activités du parti du « flambeau ardent », Luc Magloire Mbarga Atangana. Le vice-président du Sénat, Sylvestre Naah Ondoua ; le député à l’Assemblée Nationale, Roger Melingui ; le président du conseil d’administration de la Magzi, Madou Ndengue ; la directrice de la Sopecam, Marie-Claire Nnana et tout le gratin politico-administratif du département ont mis la main dans la poche pour soutenir Paul Biya. La rédaction de votre journal a même appris que du côté d’Afanloum, un arrondissement enclavé de ce département les populations ont été « obligées » par madame le Maire d’apporter leur contribution. Si l’action en elle-même n’est pas condamnée parce que rentrant dans le cadre de la mouvance du parti au pouvoir, il reste aussi qu’il n’y a aucune contrainte imposée par le chef de ce parti pour que les choses se fassent ainsi. Encore que cette pratique est récente.
Ce qui courrouce les populations qui ont assisté à cette autre messe de minuit c’est le fait que les mêmes élites soient incapables de se mobiliser pour les problèmes d’intérêt communautaire. Un tour dans ce département permet de se rendre compte de certaines réalités qui asphyxient les populations au quotidien. Sans exhaustivité, remarquons que trois arrondissements parmi lesquels Esse qui est l’un des plus vieux du Cameroun, sur les huit que compte le département sont sporadiquement électrifiés par Eneo. Cinq parmi eux regroupant la communauté Mvele sont plongés dans le noir depuis bientôt quatre ans. Cas d’Esse et d’Olanguina, Edzendouan (détourné) et Afanloum jamais connecté. Sur le plan de la communication, les infrastructures routières laissent à désirer. Parcourir un arrondissement comme Assamba (Olinguina), c’est un véritable parcours de combattant. Le tronçon Esse-Yaoundé qui a bénéficié de la magnanimité du chef de l’Etat en 2015 attend toujours. Programmé dans le cadre du plan d’urgence triennal, les travaux sont à la traine.

Dans les parties où ceux ont démarré, les populations n’ont jamais été indemnisées et aucune élite ne bouge le petit doigt pour que les choses aillent dans ce sens. La question de l’épanouissement des jeunes ne fait pas partie des agendas des élites du département. Silencieusement, elles assistent à la décrépitude des rares infrastructures sportives existantes. Lorsque certains jeunes prennent l’initiative d’organiser les championnats de vacance, l’élite ne s’implique pas du tout. La « Super Coupe Samuel Eto’o » portée par le confrère Ernest Obama depuis des années n’a jamais vu l’implication des élites. Nous n’osons même pas parler des autres tournois du genre, portés par des « no name ».
Dans les communes de manière spécifique, les choses ne sont pas reluisantes.

Pour circuler à Nkoabang, les populations sont obligées de se boucher les narines, à cause d’une poubelle qui leur est imposée sur la nouvelle route terminus. Et pourtant, le Maire a contribué. Du côté d’Esse, les ponts sont détruits, l’énergie solaire n’est pas connectée à tous les ménages, les populations manquent d’eau potable. Et pourtant le Maire et le Député ont contribué.
L’on dira certainement que ce n’est pas à Mbarga Atangana que revient la responsabilité de procéder à tous ces travaux. Mais il faut dire que s’il peut mobiliser ses frères et sœur au nom du parti, il peut également les interpeller sur d’autres questions. Si non, comment comprendre qu’il soit prompt à les réunir et à agir énergiquement lorsqu’il s’agit du Rdpc.

 

 

Mort des Comités de  développement

Au moment où il était à la quête du poste de délégué permanent du parti, il a su mobiliser pour un appel à candidature. Il a enchainé en offrant 3 500 000 francs Cfa à la jeunesse du département en février 2016. Pourquoi ne peut-il pas agir avec autant d’énergie lorsqu’il faut soutenir les projets portés par la jeunesse du département ? Le chef de l’Etat a demandé aux jeunes de faire confiance à la terre. Quelles sont les initiatives prises par ce ministre et coordonnateur des activités du parti pour que les jeunes s’intéressent et vivent de l’agriculture ? Aucune. Qu’est-ce qui empêche Luc Magloire Mbarga Atangana d’œuvrer pour que les multiples comités de développement morts pour les raisons des luttes d’intérêts et des guerres de leadership renaissent de leurs cendres ?
C’est juste qu’à la réalité, et à en croire ce qui se dit dans certains milieux dans ce département où les guerres de positionnement sont légion, le natif de Nkolafamba est plus préoccupé par son poste. Toutes ses actions ne viseraient donc qu’à conserver celui-ci. Son combat, c’est pour plaire au chef de l’Etat. C’est pour cela que tout ce qu’il fait pour le soutenir est fortement médiatisé.

Pour la seule presse écrite officiellement invité à la cérémonie du 08 juin dernier, pas moins de 450 000 mille francs Cfa. C’est dire, qu’il tient à être vu en action par le père du Renouveau. Et pourtant, il le ferait mieux en apportant des appuis aux populations qui en ont le plus besoin. Malheureusement, il semble ne pas comprendre que la traduction en acte de la politique sociale de Paul Biya, c’est la meilleure manière de lui apporter son soutien. La mobilisation des fonds pour la campagne n’est que subsidiaires et n’est pas un argument convaincant aux yeux du chef de l’Etat.

© La Voix Des Décideurs N°033

 

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