Cameroun : Scandale au Ministère des Transports : L’identité des citoyens vendue aux malfaiteurs par des agents publics

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SCANDALE AU MINISTERE DES TRANSPORTS :  Comment les collaborateurs Ernest Ngalle Bibehe exposent l’identité des citoyens aux malfaiteurs

Des agents publics commercialisent les fonds de dossiers complets des usagers et des candidats au permis de conduire, qui servent d’emballage chez les commerçants. Ces pratiques partagées dans d’autres administrations publiques sur fonds de mercantilisme, laissent à la portée des malfaiteurs l’identité des citoyens. Enquête.

 

 

Dans un monde où la cybercriminalité bat son plein, devrait-on encore laisser l’identité des citoyens à la merci des malins au nom d’un prétendu mercantilisme? En tout cas, les collaborateurs de NGALLE BIBEHE puisqu’il s’agit d’eux, nous disent le contraire avec ces sacs de dossiers complets des candidats au permis de conduire vendus aux boutiquiers comme emballage.

Photocopies de cartes nationales d’identités, certificats médicaux, demandes de diverses natures,… tout y passe. En voilà quelques pièces importantes retrouvées au quotidien entre les mains de ce boutiquier au lieu dit montée Aurore à Yaoundé qui lui, visiblement d’une sérénité imperturbable vaque à ses occupations, inconscient de ce qui pourrait résulter des documents qu’il a, à sa possession.

Récemment, c’est un quinquagénaire qui avait été reçu à une brigade de gendarmerie de la place ayant avec lui une plainte minutieusement rédigée contre l’inconnu. Il déclarait recevoir des menaces téléphoniques d’un inconnu qui, selon lui, avait la parfaite maîtrise de son identité au millième près. Ce dernier lui revendiquait, disait t-il, une rondelette somme de 500.000 frs Cfa sur un deal de marchandises dont la nature échappait au pauvre, visiblement égaré et malheureux.

La suite de l’affaire faisait état d’une pratique de cybercriminalité après de profondes investigations, puisqu’aucune référence évoquée par son « séquestrateur », partant de sa fonction aux autres informations à lui assignées par le biais du cybercriminel, n’avait été prouvée après enquête. La question demeure, comment est-ce que ce dernier avait – il eu son identité nette pour le mettre en mal? Certainement dans la rue ! Mais une chose semble certaine, des pièces d’une telle envergure ne devraient pas être à ces lieux là au quel cas l’on ne pourrait traduire, mieux, rapprocher cela à de l’irresponsabilité manifeste de ceux qui ont la charge de gérer les documents de leurs concitoyens.

Irresponsabilité parce que, conscient de la vitesse de croisière qu’a prise le numérique ces dernières années, ils ne s’imaginent même pas les dégâts dont leur manque de conscience peut créer au citoyen lambda. Il est donc de bon ton que la confidentialité avec laquelle les agents publics se doivent de sécuriser les informations personnelles des citoyens ne devrait souffrir d’aucun mal ni légèreté.
Ces documents d’un autre genre, nous apprend-t-on, sont détruits (incinérés ou brûlés) lorsque leur exploitation est avérée. Mais ici, c’est un mercantilisme à coup sûre. Ils sont vendus comme emballages aux commerçants sans au préalable un moindre trie sur la base de leur importance.

Ces faits reflètent le manque de la culture d’archivage dans nos administrations publiques. Sous d’autres cieux, des gens ont croupi à des peines cadeaux dont nul ne peut commencer à s’imaginer, pour avoir « inconsciemment » posé ce genre d’acte ignoble voire peu civique à l’endroit de la société tandis que d’autres les (les peines) ont ingurgitées à tord, à cause de ces collaborateurs et agents étatiques mercantiles des pièces privées.

Les conséquences de la présence des pièces telle que les photocopies des cartes nationales d’identités et copies d’actes légalisées et/ou non, sont multiples. D’abord, il nous a été révélé un fois que certains malins (bandits, imposteurs, agresseurs, …) se servent de ces pièces pour identifier des puces à utiliser pour des coups, laissant ainsi les identités des malheureux propriétaires entre les mains des flics.

Cette technique est récurrente pour des gangs de malfrats et porte jusqu’ici ses fruits. De plus, des achats d’armes en ligne avec de fausses identités avaient fait périr plus d’un noble citoyen à travers le monde, sous l’effet des négligences personnelles et ou auxiliaires comme celles du personnel et agents du ministère des transports ici observée.

 

 

Enfin, l’on pourrait ainsi faire un rapprochement avec ce que l’on a appelé cybercriminalité où ces malfrats d’un autre genre extorquent d’importantes sommes d’argent aux esprits moins vigilants après bien sûre leur avoir présenté : photocopies CNI, certificats de nationalité, copies d’acte de naissance et autres, trouvés dans la rue et authentiquement signés par les autorités compétentes.

En définitive, l’on est en droit de se poser quelques questions : à combien est-ce que ces agents d’Etat vendent t-ils les vies et droits des citoyens ? Le journal s’interroge enfin si de tels actes ne seraient pas de trop dans un Cameroun en ébullition politique et où l’insécurité tente, depuis un certain temps de dicter sa loi ? Il est donc bon de relativiser, nuancer avant de poser certains actes malsains et en évaluer les implications.

 

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