RDPC : Qui est Gisèle Tsangue, la femme qui a mobilisé tout Babadjou pour Paul Biya
Parler de cette amazone des grassfields de façon exhaustive serait faire montre de prétention. Car comme tout grand personnage elle est à la fois un mythe et une réalité. Mais Gisèle Tsangue, puisse qu’il s’agit d’elle, est celle-là dont l’histoire est fortement liée à son village natale Babadjou dont elle est devenue tout simplement “la maafo”.
Fanatique de Paul Biya dès la première heure, cette native des Bamboutos n’a jamais caché son admiration pour l’homme dont elle a décidé de s’investir en politique dans sa contrée. Et pourtant, elle est née à Yaoundé où elle y a tout fait. Culturellement, on ne la prendrait pas pour une femme de l’ouest, tellement elle est différente. Quoique l’on puisse en dire, il faudrait savoir que l’histoire de Babadjou retrouve la cosmogonie sociopolitique du pays dans sa linguisticité.
En effet, l’arrondissement de Babadjou est le seul espace où naturellement les populations ont en partage les langues françaises et anglaises à la fois. Elle est limitrophe à la région du Nord-ouest par la ville de Santa. Les populations de Babadjou et de Santa appartiennent à une même aire culturelle. Il n’est donc pas rare de voir les habitants des deux rives aller faire des traditions ou des funérailles dans l’une ou l’autre ville. Ces populations sont tout simplement frères.
SON IMPACT POLITIQUE À BABADJOU
L’art oratoire dans cette contrée s’accommode très peu des civilités occidentales et les populations natives de Santa et de Babadjou s’expriment mieux dans leur langue naturelle avec des amphases proverbiales et des dictons continus qu’on ne pourrait jamais arriver à le faire en langues coloniales que sont le français et l’anglais. En ce genre, les Mbouda sont particuliers. Vous les croirez anglophones ou francophones, mais ils vous rétorquer ont qu’ils sont ” Mbouda”. C’est dont un peuple atypique à très forte identité dans cette région de l’ouest que les autres jugent précipitamment de zone uniforme.
C’est cet espace psychologique que Gisèle Tsangue sait si bien, et avec dextérité et fort doigté, rassembler les siens. Fortement adoptée par elles, elle le leur rend bien au point où les manifestations politiques qui y ont lieu sans elle sont tout simplement ternes. Pour le comprendre, il ne faudrait que la voir en action, pendant les meetings, comme dirait l’autre: dans ses œuvres. Dans les villages Pah, Mogni, Mantset, Bachua et Bamendou lorsqu’elle a rassemblée plus d’un millier de personnes.
En toute vérité, c’est maman Foning dans sa version évoluée. Elle a su conquérir les siens et pour preuve, le 28 septembre dernier, c’est grâce à elle qu’une cinquante de femmes partaient du SDF pour rejoindre les rangs du Rdpc dont elle est présidente de section Ofrdpc de Bamboutos Centre2. Pour ces dernières, Gisèle Tsangue y a mis des moyens. Babadjou est de ce fait une zone fortement discutée. Il y quelques années, cette zone le Social Démocrate Front y régnait en maître absolu.
Depuis la décennie 2000, le Rdpc y a pris ses marques. Avec l’affaiblissement du SDF, on n’a pu observer la montée en puissance du MRC de Maurice Kamto. En d’autres termes, à Babadjou, rien n’est jamais gagné d’avance. Il faut batailler fort, très fort même pour prétendre avoir droit du soleil. Et c’est ce que Gisèle Tsangue à compris de bonheur. Elle s’y est mise à cœur joie et sa prodigalité sans nulle autre pareille, l’y a aidé. Pour preuve, il n’y a qu’avoir ses derniers meetings où dans de nombreux villages, elle a rassemblé les populations venues de toutes parts pour écouter le langage de la vérité.
Avec la victoire du Rdpc dans cet arrondissement fort disputé, madame Gisèle Tsangue dans un élan de mère, a dit sa joie en exprimant un sentiment du devoir accompli tant ici, rien n’était donné à l’avance.
Source : Afrique Performance