Cameroun : Issa Tchiroma Bakary dans le rôle d’un charmeur de serpents

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Cameroun : Issa Tchiroma Bakary dans le rôle d’un charmeur de serpents

Du point de vue des analystes, les shows médiatiques du Mincom se situent au carrefour de la  mauvaise foi et de la défense du bifteck. Le porte-parole du gouvernement se démarque. L’homme de l’optimisme et des colères à tous les tons.

 

 

L’intérêt est grandissant autour du rôle de l’actuel ministre de la Communication (Mincom) dans le sérail. Depuis le 30 juin 2009, date de l’accession de ce natif de Garoua à ce poste, des interprétations controversées alimentent le paradoxe de l’homme.
Pour les uns, ses sorties médiatiques témoignent de l’univers de visions d’un homme désireux de défendre bec et ongles un autre.

Dans cet élan, Issa Tchiroma Bakary sait, depuis que le maintien du régime a besoin des rouages idéologiques dans tous les domaines de la vie pour garder les esprits éveillés autour de l’idée sacrée au nom de laquelle les masses domptées exécutent les ordres. À plusieurs reprises, le président national du FSNC a réaffirmé sa vision de l’indissociabilité du lien entre lui et Paul Biya. Ce qui, de l’avis d’autres observateurs, définit indirectement la nature de sa posture comme une continuité, un mouvement dans le l’espace et dans
temps.
Rien que Biya
En lui, depuis qu’il est (abusivement ou non) le porte-parole du gouvernement, l’idée de survivre progresse peu à peu. Chaque jour, Issa Tchiroma Bakary se fait une place dans l’esprit du « prince », au fur et à mesure que la vie du paysse crispe sous la peur, se fige sous la terreur. Il intervient et en parle comme l’homme de la haute parole souveraine.

Le 20 juillet dernier par exemple, il a donné une conférence de presse à propos d’une vidéo tragique mettant en scène l’exécution de deux femmes et de leurs enfants.

 

 

Alors que Amnesty International identifie les auteurs comme étant des soldats de l’armée camerounaise en opération dans la région de l’Extrême-Nord, dans le cadre de la guerre contre Boko-Haram, le Mincom crie au loup. Il parle plutôt de « fake news », « conspiration manifeste », « manoeuvre de désinformation grossière » et d’« horrible trucage » avec des « voix-offs approximativement apposées sur des séquences visuelles ».

Par son action contemplative au temps présent, cet ancien militant de l’UNDP crée des images poétiques chargées de symboles et des formes narratives inscrites dans la durée.
Au quotidien, Issa Tchiroma Bakary prend des risques et devient garant du droit à la propriété de tous les sujets. Progressivement, son verbe acquiert une autre tonalité différente de celle d’un opposant pur-sang.

Dans le harem du pouvoir, il se sent investi d’une mission : témoigner de l’indicible, de l’impossible et parfois de l’inhumain. Au fil du temps, il ne connaît pas d’essoufflement vis-à-vis de la commande idéologique d’Etoudi.

En tout cas, il faut organiser le mouvement après coup, et créer artificiellement les conditions de son développement et de sa perpétuité. Ce qui lui a valu d’être en difficulté, récemment face à deux journalistes d’une chaîne de télévision locale. Sur le plateau, l’homme politique choisit de ne vendre que les crêtes ensoleillées du pouvoir de Yaoundé, occultant expressément (et manière éparse et décousue) les chutes vertigineuses de ce dernier.

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