Traitement du Vih/Sida à base du dolutégravir : L’OMS impose un médicament toxique au Cameroun
Les personnes vivant avec le VIH soumises au traitement à base du dolutégravir recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) prennent un poids excessif qui inquiète les spécialistes de la santé au Cameroun.
Le Cameroun est sous pression. L’Organisation Mondiale de la Santé lui impose de passer au traitement des personnes vivant avec le VIH en utilisant la méthode alternative à base du dolutégravir. En effet, le dolutégravir est une molécule alternative pour les traitements VIH de première intention que les pays d’Afrique et du Sahara sont appelés à adopter. Cependant, il s’avère que ce produit est dangereux pour la santé humaine. Bien que dangereuse, l’industrie française à l’origine de cette molécule garde bien son silence d’après les spécialistes camerounais.
Dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, tout porte à croire que le traitement à base du dolutégravir va remplacer celui à base de l’Efavirenz 400mg. Et c’est d’ailleurs la recommandation actuelle de l’OMS. Seulement pour vérifier l’efficacité du traitement des personnes vivant avec le VIH à base du dolutégravir, une étude a été menée par l’ANRS NAMSAL (Antiretroviral and Monitoring Strategies in HIV-Infected Adults in Low-income countries) au Cameroun. Les résultats de cette étude ont été présentés aux responsables de la santé et au public le 12 mars 2019 dans un Hôtel à Yaoundé.
L’étude en question avait entre autres pour objectif de comparer ces deux traitements de première intention contre l’infection par le VIH. Coordonnée par le Docteur Charles Kouanfack de l’Hôpital Central de Yaoundé, Faculté de Médecine de l’Université de Dschang et le professeur Eric Delaporte (TransVIHMI, Université Montpellier, IRD et Iserm), l’étude en question a visée 623 personnes vivant avec le VIH n’ayant jamais suivi de traitement antirétroviral.
S’agissant de la comparaison des deux traitements à base du dolutégravir et de l’Efavirenz 400mg, les résultats démontrent la non infériorité du traitement à base du dolutégravir par rapport au traitement à base d’Efavirenz 400mg. Les chercheurs estiment donc que le traitement de première intention à base du dolutégravir est une bonne alternative à l’Efavirenz 400mg au regard de son coût à la portée de toutes les bourses.
OMS de mauvaise foi ?
La même étude démontre à suffisance le caractère limité et dangereux du traitement des personnes vivant avec le VIH à base du dolutégravir. Cette molécule alternative présente des effets indésirables. Les chercheurs évoquent le problème d’obésité. Les personnes vivant avec le VIH soumises au traitement à base du dolutégravir prennent un poids excessif voire inquiétant. Deuxième chose, le dolutégravir n’est pas pour tous les patients bien que le coût de traitement soit à la portée de toutes les bourses (3000 à 4000 FCFA). L’on ne peut soumettre que les hommes et les femmes ménopausées vivant avec le VIH à ce traitement avec le dolutégravir. Les femmes en âge de procréer vivant avec le VIH sont exclues, c’est-à-dire ne peuvent bénéficier de ce traitement. Il faudrait encore s’entendre avec les unes et les autres pour obtenir leur consentement.
Lire aussi : Dolutégravir, une molécule nocive ?
Plusieurs questions taraudent donc l’esprit de plus d’un spécialiste camerounais en santé humaine. Avec de tels effets indésirables, pourquoi l’OMS impose-t-elle le dolutégravir comme traitement alternatif à celui de l’Efavirenz ? Le traitement des personnes vivant avec le VIH à base de l’Efavirenz 400 mg présente-t-il des limites s’il est prouvé dans cette étude que les deux traitements ont une efficacité d’égale proportion. Y aurait-il des raisons peu connues du personnel médical qui pousse l’OMS à recommander le dolutégravir à la place de l’Efavirenz 400 mg ? Pourquoi ce soudain revirement? Pourquoi imposer le traitement à base du dolutégravir sans attendre la fin des résultats différentes études menées à ce sujet ?
La position du Cameroun
Après la présentation des résultats présentés par le Docteur Charles Kouanfack le 12 mars 2019 à Yaoundé, l’on retient que le Cameroun est sous pression de l’OMS dans le traitement des personnes vivant avec le VIH à base du dolutégravir en première ligne. Les chercheurs camerounais ont proposé un plan de transition progressif et non brusque comme souhaité par l’OMS. Un plan qui consiste à exclure le dolutégravir aux femmes en âge de procréer. Le traitement ne sera administré qu’aux hommes et aux femmes ménopausées.
Pour des raisons d’équité, un atelier de réflexion avec les femmes sera organisé pour leur présenter la situation afin qu’elles donnent leur avis sur le sujet. Bien que le dolutégravir soit une molécule efficace avec une charge génétique très forte, d’aucuns estiment qu’il y ait une discussion sincère sur les deux traitements. Pour le Directeur de la recherche opérationnelle en santé, le monitoring du traitement doit être accompagné d’un dispositif d’offre de charge virale solide pour contrôler ce protocole au dolutégravir.
Le renforcement de la pharma-vigilance pour détecter les effets indésirables des produits médicamenteux a également été recommandé. La prudence recommande de rassembler toutes les informations utiles dans le cadre des commandes.