Au cours  d’un échange privé via un canal web avec un  de ses compatriotes camerounais dont l’identité reste inconnue, le Dr Christopher Fomunyoh réagi à la  désignation du nouveau top management de la compagnie aérienne Camer-Co qui peine à redécoller depuis une décennie

Nos fins limiers ont pu obtenir  un extrait de cet échange.

 

« Très dur de la part d’un camarade de L’ISMP décidément…

Management à la Camerounaise !

Expliquez-moi un peu SVP. Comment peut-on remplacer un DG par le PCA,  autrement dit, remplacer un employé par son patron ?

Cette entreprise, mort-née n’a cessé d’être une curiosité dès sa création : à sa naissance elle avait pour PCA le Premier ministre, chef du gouvernement, et pour tutelles technique et financière, respectivement, le MINTRANS et le MINFI ! Autrement dit, le Premier Ministre avait pour tutelles ses collaborateurs à qui il devrait rendre compte de l’entreprise dont il a la charge.

On ne compte plus le nombre de DG qui ont défilé à la tête de Camer-Co en une dizaine d’années. Et tout le monde est unanime à observer que de tous, Ernest Dikoum a été le seul à faire des résultats, atteignant les chiffres d’affaires d’environ 2 milliards par mois. Il a été proposé un plan de relance qui est resté lettre morte à la primature et à la présidence. Aujourd’hui on veut nous faire gober que c’était lui le problème. En son temps, Mebe Ngo’o a plus passé son temps à bagarrer avec son ministre délégué, alors PCA de Camair-Co, et pour trancher, leur “créateur” a jugé que la solution était de remplacer à la tête de Camair-Co, le MINDEL/TRANSPORT, par son frère du village comme PCA. Voilà qu’il est finalement nommé ( ou rétrogradé ?) DG d’une coquille vide.

On est dans un pays curieux où le Ministre des Transports, tutelle de Camair-Co peut se permettre de voyager par Air France, autant qu’un ministre de la santé peut se permettre d’aller soigner sa fièvre à l’étranger, alors que tous nous disent offrir le meilleur des services à leurs compatriotes !

Il est temps qu’on soit sérieux dans ce pays ! Qu’on ait l’honnêteté de reconnaître qu’on est incapable de management, ferme les bêtises et arrête de dilapider l’argent du pauvre contribuable camerounais. Camer-Co est un gouffre à sous, entre autres en termes de subvention, alors qu’il devrait plutôt renflouer les caisses de l’État. Tandis qu’ailleurs, Ethiopian Airlines, Kenyan Airlines, RwandAir, etc., font la fierté et la prospérité de certains pays comptables au nôtre, que nous regardions de haut. Quel déshonneur !

Pour l’ancien de la vrai Cameroon Airlines que je suis, ça fait très mal. À un moment de notre jeûne histoire dans les années 1980s, on avait un Boeing 747 sortie directement de l’usine flambant neuf, 1 Boeing 707, 3 Boeings 737, 2 HS738, et un Twin Otter pour les villes à l’intérieur du pays. On faisait la fierté du Cameroun pour être sortie de Air Afrique pour créer et réussir notre propre compagnie nationale.

On faisait la fierté même de l’Afrique parce que les Boeing 747s sur le continent se comptaient au bout des doigts et même les compagnies comme Éthiopian Airlines n’en n’avaient pas. On faisait concurrence aux compagnies européennes comme UTA, Lufthansa, Swissair, Alitalia, British Caledonia, etc qui desservaient le Cameroun à l’époque, et pour certaines on les battaient même dans le taux de remplissage passager et fret sur le long courrier.

On faisait même la fierté des Américains de Boeing qui en 1985 (déjà !) avaient voulu construire un hangar d’entretien des Boeings 737 à Douala pour assurer un service de proximité aux flottes aérienne de tout le continent d’Afrique. Tellement les Américains de Boeing avaient été impressionné par la qualité des ingénieurs aéronautiques et des mécaniciens avions Camerounais qui avaient été les tout premiers à réaliser un ‘D Check’ (c’est-à-dire démonter les moteur et tout le système mécanique d’un aéronef pour nettoyage pièce par pièce et remontage) et cela dans un temps record.

Avant cela, les ‘D Checks’ sur Boeing 737 se faisaient en France chez Air France ou en Irlande chez Air Lingus, et à coût de centaines des millions.

Hélas, aujourd’hui 30 ans après, tout ce qui fait semblant d’une compagnie nationale de transport aérien est l’ombre de Cameron Airlines d’alors, tout compte le Cameroun d’aujourd’hui est l’ombre pâle de lui-même. Qu’avons-nous fait au Bon Dieu pour mériter ce cinéma de mauvais augure, et à quand la fin de ce cauchemar ?

Lord help us! »

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