Louis Paul Motazé accusé de provoquer la grogne des exploitants forestiers
Le Ministre des Finances en violation de la loi des finances 2019 demande l’application aux équarris de la taxe applicable aux grumes. Cette disposition d’après les exploitants forestiers paralyse leurs activités aux ports Douala et de Kribi.
Depuis près d’un mois, les exploitants forestiers de la filière bois sont vent debout contre le ministre Louis Paul Motaze. Ces derniers laissent entendre que « le patron des finances a décidé de façon unilatérale de faire appliquer aux équarris les mesures légales et réglementaires qui encadrent l’exploitation des grumes ». En termes clairs, il s’agit désormais d’appliquer la taxe des grumes aux équarris. Cette disposition d’après eux n’entre pas dans la loi des finances 2019 et estiment que le ministre camerounais des Finances aurait dû attendre la fin d’année pour introduire cette nouvelle disposition dans la loi des finances 2020.
Des jeunes bientôt sans emploi
A l’heure actuelle, quelques exploitants forestiers regroupés ou non autour du Groupement de la Filière Bois du Cameroun (GFBC) se retrouvent avec des tonnes de bois aux ports de Douala et de Kribi incapables de les exporter. Certains parmi eux comptent près de 2500 m3 surplace depuis plus de trois semaines. Résultat de course, Un manque à gagner énormes qui plombe le fonctionnement des entreprises de transformation locales du bois. Les promoteurs se retrouvent en train de se faire endetter auprès des banques locales pour payer les salaires des employés. Si la situation perdure, ils risquent fermer boutique.
Rappelons que ce secteur est une niche d’emplois. Selon nos enquêtes, il compte environ 10.000 employés et une masse salariale de près de 15 milliards avec une implication directe dans la vie des communautés qui bénéficient de la part de ces entreprises des écoles, de la création des routes, de l’énergie électrique, des appuis aux structures sanitaires et sociales…
Face à cette situation entretenue volontiers par le ministre des Finances, les exploitants forestiers entendent exprimer leur ras-le-bol en entamant dans les prochains jours une série de mouvements de grève si rien n’est fait pour revoir cette mesure de payement de cette taxe qui constitue la pomme de discorde.
Combattre les Asiatiques au profit des Occidentaux
D’après certains responsables de l’administration fiscale, la décision de Louis Paul Motaze ne permet pas à l’Etat du Cameroun de faire des entrées de fonds au moment où le pays a plus besoin des liquidités pour surmonter certaines difficultés financières et économiques de l’heure. Toute taxe qui n’est pas prévue par la loi ne saurait être imposée aux contribuables camerounais pendant l’exercice en cours.
Concurrence déloyale
En dehors de la décision de Louis Paul Motazé, les «exploitants forestiers occidentaux» disent faire également face à une concurrence déloyale que leur livrent certains exploitants nationaux véreux et asiatiques. En effet, d’après nos sources, plusieurs opérateurs Vietnamiens sont entrés en concubinage incestueux avec certains promoteurs des unités de transformation appartenant aux nationaux au lieu de ne négocier avec les courtiers européens.
Selon nos sources, interpellé par son homologue du gouvernement Motazé sur son manque de rigueur pour renflouer les caisses de l’Etat, Jules Doret Ndongo, dont les rapports avec ses propres collaborateurs(de l’immeuble ministériel N°2) deviennent depuis peu de plus en plus tendus, s’est fendu dans la Lettre circulaire n° 0067/lc/minfof/cab du 12 avril 2019. « Il me revient de façon récurrente que certains opérateurs économiques de la filière bois contournent la législation en ce qui concerne la transformation des grumes en privilégiant l’exportation des équants, des plots et des rondelles, alors même que certains ne justifient pas une réelle transformation de la matière ligneuse à l’exportation. Cette pratique bat en brèche notre politique de transformation de bois alors que cette dernière constitue un des leviers majeurs du Plan national d’industrialisation », écrit-il aux 10 Délégués Régionaux du Minfof. Il ajoute : « Afin d’y mettre un terme, je vous réitère les dispositions de la lettre circulaire n°213/ LC/ MINEF/SG/ DPT du 22 juin 2000 vous prescrivant de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les avivés à l’exportation ne dépassent plus de quinze (15) cm d’épaisseur ».
Une source au Ministère des Forêts et de la Faune fait savoir que : « la plus grande quantité de bois vendue en Europe est le fait des sociétés européennes et la plus grande quantité de bois vendue en Asie est le fait des sociétés camerounaises. Les plots et les équarris en azobe vont en majorité en Europe tandis que les équarris en autres essences ont pour destination l’Asie».
Une autre source bien introduite au Ministère des Forêts ayant requis l’anonymat explique que : « les exploitants forestiers et autres exportateurs s’affrontent à travers l’administration. Je trouve que l’administration douanière est plus fiscaliste. Le Minfof en tant que organe technique, ne peut pas mettre en mal la collecte des recettes fiscales comme on le laisse entendre ».
« Le Minfof au cours d’une réunion a cherché à connaitre les contours de cette affaire », poursuit un responsable du Minfof qui nous a fourni une copie d’un document signé de Jules Doret Ndongo qui a mis en mission ses collaborateurs pour une meilleure compréhension de la situation. « Je vous demande en outre de porter un regard attentif à la délivrance des certificats d’empotage et des bulletins de spécification et de veiller à la production, sur une base trimestrielle, des statistiques relatifs à l’exportation des équarris, des plots et des rondelles, aux fins d’une actualisation permanente de la liste des essences interdites d’exportation ainsi que celle des essences de promotion, l’objectif étant de procéder, à terme, à la normalisation dimensionnelle et qualitative des produits bois ».
Depuis que les Vietnamiens et les Chinois, contournent désormais les opérateurs européens qui étaient hier leurs principaux fournisseurs, pour venir négocier sur place le bois camerounais, l’administration camerounaise est divisée et manipulée par les Occidentaux, qui ont infiltré le Groupement de la Filière Bois du Cameroun (GFBC).
Les opérateurs européens en se voyant perdre des parts de marché, au profit des asiatiques leur ayant tourné le dos exerceraient avec ruse, une certaine pression sur les autorités camerounaises. Louis Paul Motaze se livrerait à un jeu dont les enjeux lui restent mal connus et Jules Doret Ndongo à qui le GFBC propose de reporter la procédure d’attribution de nouvelles forêts dont l’arbitrage de la primature est très attendue.
Percées chinoise et vietnamienne redoutées
Une concurrence déloyale dénoncée dans le procès-verbal de la rencontre des membres du Groupement de la Filière Bois du Cameroun avec le ministre des Finances en date du 12 mars 2019. De l’audience accordée à ce Groupement par le ministre des forêts et de la faune en date du 19 mars 2019, les exploitants forestiers ont laissé entendre que les chiffres camerounais à l’exportation à leur disposition ne concordent pas avec ceux de l’importation au Vietnam. La source d’approvisionnement en grumes du Vietnam est bel et bien le Cameroun. Une confirmation qui leur a été apportée le 06 mars 2019 au cours d’une réunion sur les APV-FLEGT par le Directeur des Forêts du Vietnam. Les données officielles camerounaises font état de ce que, les débités exportés vers le Vietnam ont connu une croissance alors que le Vietnam dispose des chiffres qui montrent le contraire. Ce sont plutôt des grumes qui apparemment sont fortement en augmentation et pas des débités. Ce qui met donc en mal les opérateurs européens. Situation confuse qui fait arrêter tout processus d’exportation de bois.
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