Extrême-Nord : Baisse du prix  de la viande bovine chez les bouchers de Maroua

C’est à la demande du gouvernement, par le biais de son Ministre en charge du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana. Le Délégué régional du Ministère du Commerce de l’Extrême-Nord, Boubakary Abdoulaye,  a  pu obtenir  le 23 juin 2019 la  réduction prix du kilogramme de viande de bœuf auprès des bouchers de la ville de Maroua confrontés à l’insuffisance du bétail  ayant entraîné l’augmentation du prix sur le  marché.

 

Au terme du jeun du mois de Ramadan, le prix du kilogramme de viande de bœuf sur les étals des marchés de la région de l’Extrême-nord, a connu une flambée. Le  panier de la ménagère connaîtra donc un coup substantiel.

Au lieu de débourser 2500 Francs Cfa pour l’achat d’un kg de viande sans os, Alimanatou, résidente du quartier Zokok à Maroua a dû payé 2000 Francs Cfa pour la même quantité le 15 juin 2019, chez le même Aliou, revendeur au marché Abattoir où elle s’approvisionne régulièrement.

Boubakary Abdoulaye, Délégué régional du Ministère du Commerce de l’Extrême-Nord

Rencontrée au sortir du marché après un tour chez son associé, elle se réjouit de la baisse du prix observé depuis le 24 juin : « Je suis contente aujourd’hui d’acheter la viande au prix d’avant. Mon associé vient m’informer que c’est le gouvernement qui leur a demandé de baisser les prix.  Cela m’a permis de prendre un kg de viande sans os aujourd’hui et faire des économies. Il est vendu actuellement à 2200 francs».

Appel au sacrifice citoyen

Cette baisse du prix du kilogramme de la viande bovine  dans la ville de Maroua témoignée par la jeune Alimanatou est le fruit des échanges entre les responsables du  Ministère camerounais du Commerce et près d’une trentaine de chef bouchers réunis  dimanche 23 juin dernier à l’initiative du Délégué régional du Ministère du Commerce de l’Extrême-Nord, Boubakary Abdoulaye comme vous le voyez en images.

Au cours de cette réunion,  Boubakary Abdoulaye a présenté à ces acteurs, l’importance de la non augmentation du prix la viande. Evoquant le faible pouvoir d’achat et conscient de leurs difficultés, le Délégué régional du Ministère du Commerce de l’Extrême-Nord a appelé l’ensemble des bouchers et revendeurs « au sacrifice citoyen ». Il leur a rassuré que le gouvernement est à pied d’œuvre pour remédier à cette situation à moyen et à long terme.

« Diktat » gouvernemental

Interrogé, Bouba Passasse, assistant du Chef des Bouchers désigné par le Lamido de Maroua rencontré au Marché Abattoir, évoque leurs difficultés actuelles, à l’instar de l’insuffisance des bœufs sur le marché et  les exigences du gouvernement.  Il exprime le mal être des bouchers malgré le sacrifice consenti : « Nous avons deux principales difficultés à savoir : le manque de bétail sur le marché et les prix qui nous sont imposés par le gouvernement. Cela nous fait mal ».

Bouba Passasse, assistant du Chef des Bouchers

Selon lui, la réduction en quantité des bœufs en provenance du Tchad voisin, le mouvement ou l’éloignement des bétails à la recherche des pâturages, la concurrence due à la présence dans le septentrion des opérateurs économiques nigérians, gabonais et équato-guinéens, sont entre autre, les causes  de cette insuffisance.  Il a ajouté que les « éleveurs préfèrent vendre leurs bœufs aux acheteurs des autres régions offrant des prix plus alléchants. »

Les causes du déficit

Selon nos enquêtes, l’insuffisance des bœufs  sur le marché devient de plus en plus criarde à cause de la montée de l’insécurité, le phénomène des coupeurs de route dans  les régions de l’Adamaoua et du Nord, la guerre contre Boko Haram et  l’instabilité sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Surtout lorsqu’on sait que cette région devenait, le  plus grand bassin de production de viande bovine du pays.

Les prix affichés par les agents du Mincommerce

A la délégation régionale du Ministère de l’Élevage des Pêches et des Industries Animales de l’Extrême-Nord,  des informations glanées, révèlent que le circuit de commercialisation  des bœufs venant du Soudan  pour le Nigeria en passant par le Tchad, Kousseri (Cameroun) a été perturbé et dévié à cause de l’insécurité.

Il faut le souligner.  Les bouchers comme les  revendeurs de la viande de bœuf  installés à Maroua ne sont pas organisés. Ils ne disposent d’aucune plateforme leur permettant de discuter de leurs problèmes. D’où l’urgence de création d’une association en attendant la mise sur pied d’un Comité interministériel  pour le développement de la viande bovine, attendue de tous les vœux.

 

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