Bilan de la mutinerie de Kondengui : « Zéro mort » selon le  gouvernement  camerounais

Dans un communiqué rendu public par le Ministre camerounais de la Communication  René Emmanuel Sadi, le gouvernement dresse le bilan du soulèvement des milliers détenus contestant leurs conditions de détention à la Prison Centrale de Yaoundé. Selon le porte-parole du gouvernement accusé par certains  analystes politiques « de minimiser cet incident », « aucune perte en vie humaine, ni aucun blessé, ne sont à signaler parmi les Forces de maintien de l’ordre et les insurgés ». 

 

MUTINERIE A LA PRISON CENTRALE DE KONDENGUI

COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT

 Le Gouvernement de la République informe l’opinion nationale et internationale, que  tout au long de la journée juillet 2019, un mouvement d’humeur initié par les détenus bien identifiés, a créé un climat de tension au sein de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé.

Initialement annoncé aux autorités en charge de ladite institution pénitentiaire, comme un groupement de personnes en détention provisoire, dans le cadre des troubles sécuritaires perpétrés dans le les régions  du Nord-Ouest et du Sud-ouest et désireux de présenter les doléances des intéressés auprès des hautes autorités de l’Etat, ce mouvement s’est rapidement transformé en une insurrection violente.

” Dans une démarche savamment planifiée, ils ont entrepris de semer la panique au sein de l’établissement pénitentiaire, s’attaquant notamment, à d’autres quartiers de la prison restés en marge de la minuterie.”

Tenant en haleine, et successivement, d’abord les responsables de l’administration pénitentiaire, ensuite, les autorités administratives territorialement compétentes, ces insurgés, rejoints par d’autres détenus venus en renfort, et espérant tirer profit de la situation, sont alors passés à la phase violente de leur entreprise séditieuse.

C’est ainsi que, dans une démarche savamment planifiée, ils ont entrepris de semer la panique au sein de l’établissement pénitentiaire, s’attaquant notamment, à d’autres quartiers de la prison restées en marge de la minuterie.

Devant l’ampleur de la menace et de la violence, les Forces de Maintien de l’Ordre ont été mises à contribution, afin de juguler les effets néfastes engendrés par ces débordements.

Le Gouvernement tient, au demeurant, à louer le professionnalisme, la maîtrise et le sang-froid, avec lesquels, les Forces de Sécurité ont su faire face à la situation et rarement le calme au sein de la prison, en usant des méthodes et des outils modernes de dissuasion.

Il est à noter, par ailleurs, qu’aucun tir à balle réelle n’a été effectué durant l’intervention.

La première évaluation de cet incident fait état d’importants dégâts matériels enregistrés, dont, l’incendie de la bibliothèque de la prison, de l’atelier de couture des femmes et du bureau du responsable de la discipline des détenus, ainsi que  le pillage des petits commerces internes au pénitencier.

Cent soixante-dix-sept détenus repérés parmi les meneurs ont été interpellés, et sont à l’heure actuelle, en exploitation dans les services de la police et de la gendarmerie.

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Il convient de relever également qu’aucune perte en vie humaine, ni aucun blessé, ne sont à signaler parmi les Forces de maintien de l’ordre et les insurgés.

Cependant, du fait des actes d’agression perpétrés par lesdits insurgés, deux détenus ont été blessés dans  un centre hospitalier de la ville de Yaoundé.

Le Gouvernement regrette vivement et condamne ces actes inadmissibles, qui surviennent, alors que la justice républicaine s’emploie à connaitre souverainement, mais graduellement, en toute objectivité  et en toute objectivité et en toute impartialité,  des cas de ces détenus contestataires, conformément aux procédures en vigueur.

 

En tout état de cause, et en dépit de leurs velléités insurrectionnelles, le Gouvernement demeure attentif aux appels de ces compatriotes détenus, et entend continuer à œuvrer, pour ce qui est de sa responsabilité, à une diligence des procédures en cours, dans le strict respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire./.

Yaoundé, le 23 juillet 2019

(e)  René Emmanuel SADI

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