Le président gabonais Ali Bongo  est en guerre contre la lenteur des procédures pénales,  cause  principale de la surpopulation carcérale dans les neuf prisons construites  à la période coloniale que compte le pays. Le gouvernement a annoncé la libération de 153 détenus de la Prison centrale de Libreville.

« Faisant suite aux Très Hautes Instructions de Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat sur l’accélération des procédures pénales, et comme le Gouvernement s’y était engagé, Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux a mis en place une Commission présidée par Monsieur le Secrétaire Général de la Chancellerie ». Lit-on dans un communiqué rendu public le 10 août dernier par le gouvernement gabonais qui a annoncé la création  d’une « Commission chargée d’examiner les causes de la surpopulation carcérale de l’ensemble des prisons du pays ».

Libération de 153 détenus

Selon ce communiqué, « les conclusions de ladite commission », pour ce qui est de la Prison centrale de Libreville, premier établissement pénitencier à  être examiné,  « ont révélé que les durées des détentions préventives et des condamnations de 153 détenus ont expiré ». Ledit document annonce que  le gouvernement va procéder, ce mardi 13 août 2019, à la libération immédiate des intéressés avant d’ajouter « Cette opération va se poursuivre à l’intérieur du pays » après la Prison Centrale Libreville surchargée avec plus 1500 détenus pourtant construite pour 300 personnes.

Surpopulation des pénitenciers construits à l’époque coloniale

Faut-il le relever.  D’après un rapport 2015 de Prison Insider, le Gabon compte neuf établissements pénitentiaires repartis dans tout le pays. Ces pénitenciers ont été construits à l’époque coloniale. Ils « n’ont bénéficié que de peu de travaux de rénovation et sont dans un état de délabrement avancé », et « ne respectent pas les standards internationaux » comme au Cameroun où on a assisté à une mutinerie à la Prison centrale de Yaoundé, construite par le premier président camerounais Ahmadou Ahidjo.

Une nouvelle maison centrale à Libreville peine à voir le jour

En 2013 au Gabon, le personnel pénitentiaire est en sous-effectif, le gouvernement gabonais avait la construction d’une nouvelle maison centrale à Libreville qui peine à voir le jour, à cause, disent les autorités, la « la chute du prix du pétrole ».

Le Rapport 2015 de Prison Insider estimait la population carcérale à 3373 personnes au Gabon. Prison Insider évoquait  les nombreux dysfonctionnements de la justice gabonaise qui sont entre autres les cause cette surpopulation. « La perte de dossiers, la non-exécution de mandats de libération, la durée excessive de la détention préventive sont à l’origine d’un taux d’occupation particulièrement élevé », souligne le rapport   qui précise  que « Le taux d’incarcération est l’un des plus élevés d’Afrique.»   

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