Afrique : Les jeunes refusent leur instrumentalisation par les terroristes
Ils l’ont fait savoir lors d’une grande marche organisée à la clôture du Camp entrepreneurial civique international de la jeunesse dénommé UNIVERSITES DE VACANCES JEUNES.
Comme pour dire leur consternation face à l’extrémisme violent et au terrorisme qui retardent le développement de l’Afrique, les jeunes sont sortis massivement dans les rues de Maroua, chef lieu de la région de l’extrême nord qui subit également les affres du groupe terroriste Boko Haram. Les marcheurs interpellaient, par des chants, l’humanité toute entière à plus d’intelligence et de tolérance afin de bâtir un monde de paix.
La marche de Maroua complétait deux semaines d’intenses activités entrepreneuriales et civiques organisées par l’association Family club dans le cadre de la deuxième édition des UNIVERSITES DE VACANCES JEUNES. 1.000 jeunes originaires du Cameroun, Tchad, Sénégal, Gabon et RCA ont pris part au camp du 1 au 12 août 2019. Au menu des activités, des formations gratuites en entrepreneuriat, coiffure, couture, mécanique automobile, nutrition, transformation des produits agropastoraux, esthétique et décoration, économie numérique, information, secourisme et sécurité incendie, animation événementielle, etc.
Ce concept annuel et rotatif fait des heureux. « Pendant les deux semaines des UNIVERSITES DE VACANCES JEUNES, j’ai appris la transformation du gingembre en sirop et poudre, la fabrication des gâteaux des mariage, la préparation de la table. Je ne connaissais rien de tout ça. Je suis heureuse de prendre part à ce camp gratuit », confit Hapsatou Oumarou, campiste originaire de l’Adamaoua. Pour Owona Jean Emanuel, le camp entrepreneurial mérite d’être réédité. « C’est inédit. Javais peur de venir à Maroua avec la situation sécuritaire. Mais une fois aux UNIVERSITES DE VACANCES JEUNES, je me rends compte que la ville de Maroua est calme. Hormis les cours du campus du lycée bilingue, nous faisions le tour de la ville en compagnie des amis. Nous sommes allés faire le nettoyage des édifices publics. Mon groupe était du cote du Lamida de Maroua. Nous travaillé en jouant, en faisant des photos, j’ai fait plein de selfie avec le Lamido de Maroua. C’était génial, vivement la 3e édition, explique ce campiste originaire du Tchad.
« Au delà des formations aux métiers et les cours d’éducation à la citoyenneté, nous nous sommes fait beaucoup d’amis. Et l’événement a facilité l’intégration. Voyez vous je suis venu du Tchat, et j’ai été élu Délégué général des campistes alors que les Camerounais étaient plus nombreux dans le camp et nous tchadiens sommes justes 108 jeunes », explique BENI, Tchadien.
Pour les organisateurs, le challenge était énorme. « Nous avons mis sur pied un concept qui est une foire aux opportunités de formation pour jeunes et d’initiation à la culture de la tolérance. La première édition a eu lieu à Wame Grand dans l’Adamaoua, 725 jeunes de trois pays avaient été formés pendant 10 jours dans 10 ateliers. Cette deuxième édition a réuni 1.000 jeunes de cinq pays. Ce fut un grand challenge, un grand pari compte tenu du fait que le concept n’a pas de financement. Family club organise ce camp à fonds propre…Dieu merci le pari est gagné une fois encore, explique Jonas Yedidia Alirou, concepteur des UNIVERSITES DE VACANCES JEUNES.