Paul Biya à Mvoméka’a, Ferdinand Ngoh Ngoh et Landy Galax Etoga contestés par des militaires à Yaoundé
Depuis le début du weekend dernier, un tract en circulation dans les réseaux sociaux annonce une « marche silencieuse » des militaires, notamment des gendarmes dans la capitale politique Cameroun, Yaoundé, visant le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand NGOH NGOH, le Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie Nationale, Landry Galax ETOGA et sa famille, et le chef de Division de la Sécurité militaire, le colonel Emile BAMKOUI qui veille sur le moral des militaires.
Dans ce tract intitulé « MARCHE SILENCIEUSE DES PANDORES » annoncée pour le mercredi 04 septembre 2019, certaines personnalités et hauts responsables militaires du pays sont visés. Les auteurs de ce document qui dégage une forte odeur d’un complot contre Ferdinand Ngoh Ngoh, Jospeh Beti Assomo, Landry Galax Etoga et le Colonel Bankui, sont assez précis sur les informations pratiques sur l’itinéraire, l’heure, la tenue qui sera portée, les participants et les motifs.
« Non A Galax ETOGA SED/CGN, NGOH NGOH SG/PR – Col Bankui Emile DIV/SEMIL- Mme ETOGA Galax – Lt Bisse MEDOUANE – WLAMIR Lionel Horace », lit-on. Les raisons des contestataires non identifiés sont avancées. « Pour démobilisation des camarades, NEPOTISME-AMATEURISME-CLIENTELISME-ARCHANEMENT suite affection 4000 gendarmes et nomination dans les services des officiers supérieurs après achat », poursuivent les auteurs non encore identifiés.
Le journal local camerounais, La Nouvelle, dans son édition de lundi 2 septembre 2019, a parlé d’une manipulation, notamment d’«un complot contre le Sed » et n’hésite pas d’évoquer des réalisations de Landry Galax ETOGA.
Cette menace de mouvement d’humeur, qui semble être pour certains observateurs un des signes du malaise au sein de l’armée, surgit au lendemain d’un conseil de guerre convoqué par Paul Biya, et présidé par le Ministre Joseph Beti Assomo, contre les ennemis de l’école. Ledit conclave a connu entre autres la participation de Paul ATANGA NJI, Ministre de l’Administration territoriale, de MBARGA NGUELE, Délégué général à la Sûreté Nationale, du Général MEKA, du Chef d’état-major particulier, Général AMOUGOU…
Au Cameroun, le mois de septembre, qui coïncide avec la période de la rentrée scolaire, devient-il le mois d’expression d’humeur dans l’armée, le mercredi étant leur jour préféré ?
On se rappelle que, le mercredi 09 septembre 2015, sous Edgard Alain MEBE NGO’O comme Ministre en charge de la Défense, un contingent de militaire camerounais de retour d’une mission de l’Onu en République Centrafricaine a grevé à Yaoundé. Les grévistes revendiquaient le paiement de leurs primes. Un responsable de la Sécurité militaire, qui aurait tenté sans diplomatie d’intimider les grévistes, avait été abondamment houspillé au quartier MVOG-MBI, et son attelage de service altéré.
Des sources policières centrafricaines nous avaient fait part de ce que, quelques jours avant ce mouvement d’humeur relatif à la réclamation desdites primes, suite aux appels à l’ordre du Général MEKA, Chef d’Etat-major camerounais des Armées, en présence du Général ELOKOBI (de la Gendarmerie camerounaise), aurait été hué par les mêmes militaires en harpie.
Laissez Galax Etoga tranquille !
Oui Landry Galax ETOGA n’est pas un ange. Il n’est non plus un démon comme ses détracteurs veulent le faire croire. Selon nos sources, Landry Galax ETOGA a hérité de Jean Baptiste BOKAM, d’une gendarmerie visiblement en décadence, malade que tente de soigner Landry Galax ETOGA depuis son arrivée à la tête de ce corps souffrant déjà de plusieurs maux tels que la corruption, la prévarication, les abus d’autorité et de fonction, l’impunité.
Selon une source proche d’un officier supérieur de la Gendarmerie interrogé sur ce tract, « au sein de notre corps, certes il peut avoir des choses à mettre en question, mais on n’est pas encore arrivé jusque l’organisation d’une marche des gendarmes. Le chef de Corps actuel est un homme d’actions, un innovateur ». Après avoir pris le pouls des anomalies qui minent ce corps depuis le départ d’Amadou Ali, Landry Galax ETOGA a lancé en avril 2018, le numéro vert : « 1501 » pour lutter contre la corruption et les déviances de toutes sortes. « Un an après son lancement, le bilan effrayant réalisé en avril 2019 nous parle de plus de 400 appels dénonçant les actes de corruption sur les plus de 500 appels enregistrés », nous apprend une source proche bien introduite dans le sérail.
Comment comprendre donc que, la tête de Landry Galax ETOGA, qui veut tordre le cou à la corruption, soit mise à mise à prix sur fond de « manipulation grossière » ? Pourquoi cette supposée fausse « Marche silencieuse des pandores », ne vise que le ministre Joseph BETI ASSOMO, Ferdinand NGOH NGOH et le Colonel Emile BAMKOUI, au moment où on parle de l’immense d’un nouveau gouvernement et de l’urgence d’une réforme de l’Armée camerounaise vivement attendue? Une équation à laquelle seul Paul BIYA, Chef suprême des Armées soucieux des conditions de travail des militaires, saura résoudre. Car, le pays n’a pas besoin de bruit de bottes face aux nombreux défis sécuritaires actuels.
© Marcien Essimi ǀ La Voix Des Décideurs