Cameroun: Mécontentements au sein de l’armée après un décret présidentiel
Le décret présidentiel n°2019/532 du 07 octobre 2019 accordant la prolongation d’activité à 67 fonctionnaires du Ministère camerounais de l’Administration Territoriale, signé par le président Paul Biya, dont les photos sont abondamment en circulation dans les réseaux sociaux, a provoqué des agitations au sein de l’opinion nationale et surtout des mécontentements au sein l’armée.
© Marcien Essimi » La Voix Des Décideurs – Ils sont précisément 47 administrateurs civils principaux, 10 Secrétaires d’administration principaux et 10 secrétaires d’administration ayant bénéficié de la prolongation d’activité en faveur d’un décret présidentiel qui a suscité des vagues de remous dans l’opinion publique.
Selon nos sources, parmi ces mécontents, figurent des militaires notamment des officiers appelés bientôt à faire valoir leurs droits à la retraite et ceux se recrutant pour la plupart au sein de la réserve mobilisable.
Deux poids, deux mesures. Si le décret de Paul Biya indique explicitement que c’est dans « l’intérêt du service », que cette prolongation a été concédée, certains officiers supérieurs, veulent comprendre par exemple pourquoi Norbert Valeri Kuela doyen desdits fonctionnaires puisque né en 1954, et Jean Claude TSILA né en 1956, cité négativement dans l’affaire de la Mida où il ferait l’objet d’une plainte, sont maintenus aux affaires.
Des sources bien introduites, des militaires disent tout bas être victimes d’une injustice alors qu’ils sont obligés de servir la patrie jusqu’au sacrifice suprême… « Pendant que des fonctionnaires de la Police sont mis à la retraite à 60 ans, des officiers supérieurs sont frappés par la retraite à 58 ans quand bien même certains jouissent encore d’une bonne aptitude physique », a confié un militaire retraité à un des correspondants de La Voix Des Décideurs à Douala.
Paul Biya pour une armée professionnellement redoutable
Ce militaire qui serait dans la réserve mobilisable, n’a pas dissimulé son engagement patriotique tout en louant le souci permanent du chef d’Etat, chef des Forces armées, « de doter le Cameroun d’une armée plus professionnelle et plus redoutable ».
Ce dernier déplore cependant des facteurs retardateurs de nature à saper la vision présidentielle. A savoir : « une gestion mitigée des ressources humaines, matérielle et financière ; des querelles et interminables entre les différents sommets (civils et militaires) ; la constitution et l’entretien de réseaux mafieux ; une insubordination criarde vis-à-vis du haut commandement ; et des recrutements qualifiés de fantaisistes… »
A suivre.