Après le grand Dialogue au Cameroun, Dr Christopher Fomunyoh se prononce sur la question de la libération des leaders anglophones
Interrogé, pendant qu’il était en route pour la RDC, par Rfi sur la question de la libération des leaders anglophones, Dr Christopher Fomunyoh pense qu’ « il va falloir maintenant intégrer ça dans le calcul du recherche de la paix ». Selon lui, les librations effectuées par Yaoundé qui sont « un geste d’apaisement » et « sont à saluer ».
Christopher Fomunyoh bonjour…
Bonjour.
Est-ce que vous regrettez aujourd’hui de ne pas avoir participé au dialogue camerounais ?
Je pense que les assises de Yaoundé constituent une étape importante. Une étape significative dans la recherche de la paix au Cameroun et que le plus important c’est que nos compatriotes se sont réunis pour réfléchir sur comment sortir le pays de la crise actuelle.
Vous êtes d’accord avec une personnalité comme le Cardinal Ntumi qui a salué comme une réussite ce dialogue inter camerounais ?
Comme je l’ai dit au départ lorsqu’on avait annoncé, que c’est un premier pas. Un pas important, mais il faut continuer à œuvrer, parce qu’on ne peut pas se dire que ce serait la seule solution à ce problème qui dure depuis plus de 3 ans.
Concernant les conclusions du dialogue, donc davantage de décentralisations et un statut spécial des deux régions anglophones de l’Ouest. Quel regard portez-vous sur ces conclusions ? Est-ce ce que c’est suffisant selon vous pour sortir de la crise ?
Cela signifie qu’il y a eu reconnaissance quelque part, de ce que cette particularité doit être intégrée dans la recherche de solutions, mais nous attendons tous de voir le contenu, parce que ce n’est pas la première fois que l’on fait des promesses de paix, pour voir de façon concrète ce qui est proposé réellement. Effectivement cela sera mis en œuvre.
La question du fédéralisme a été écarté lors des discussions est-ce que vous le regrettez ?
Je crois que dans le cadre actuel, il y a tellement des sujets qui auraient pu être très utiles mais je pense que le plus important c’est d’abord de faire ramener la paix, en ce disant que une fois que la paix reviendra même les sujets qui n’ont pas été abordés trouveront leur place dans le débat sur l’avenir du Cameroun.
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Je ne crois pas aujourd’hui que ceux qui ont pris les armes, parce que tant que leurs leaders sont en prison vont subitement déposer les armes si les leaders restent emprisonnés.
En marge de ces discussions il y a eu des libérations, est ce que pour vous c’est un geste d’apaisement qui est suffisant ?
Oui. C’est un geste d’apaisement et je me dis que peut-être, ça a eu lieu pour que les tensions soient calmées. Ces libérations sont à saluer. J’aimerai vraiment que tout le monde continue à œuvrer dans le même sens.
Donc il y a eu des libérations, mais elles n’ont pas concernées des personnalités comme Sissiku Ayuk Tabe, est-ce que pour vous il faut aussi mettre sur la table la libération de leaders anglophones ?
J’avais déjà eu à dire dans le passé. Qu’à partir du moment où la libération de ces leaders anglophones constitue un point de rassemblement de ceux qui ont pris des armes, il va falloir maintenant intégrer ça dans le calcul du recherche de la paix. Parce que je ne crois pas aujourd’hui que ceux qui ont pris les armes, parce que tant que leur leaders sont en prison vont subitement déposer les armes si les leaders restent emprisonnés.
Quels sont les prochaines étapes justement pour vous pour aller vers plus d’apaisement et vers la paix finalement ?
Je crois qu’il va falloir garder l’œil sur la crise actuelle et voir si les résolutions adoptées lors des assises de Yaoundé seront mises en œuvre. Voir ensuite comment les populations vont réagir à ces résolutions et à leur exécution et ensuite voir si vraiment les gens vont se taire. Tant qu’il y a encore des affrontements, tant qu’il y a des tueries, des atrocités, finalement les populations resteront très traumatisées. Et il sera difficile de retrouver la vie normale. La reprise des écoles pour les enfants, comme la reprise des activités commerciales et économiques. Je ne vois pas comment le pays pourra évoluer normalement si ces questions d’actualité ne sont pas encore totalement résolues.
L’un des sujet sur lequel le continent se bute c’est au niveau des alternances pacifiques
Christopher Fomunyoh, vous étiez début octobre à Niamey pour un forum sur la consolidation de la démocratie en Afrique, on y a notamment parlé de limitation du mandat présidentiel à quoi ça sert ce type de réunion ?
Il faut reconnaitre que l’un des sujet sur lequel le continent se bute encore à des enfreindre c’est au niveau des alternances pacifiques. Et effectivement, nous nous disons que, au fur et à mesure que ce sujet qui, autrefois était un sujet tabou, au fur et en mesure que ce sujet deviendra un sujet de débat ordinaire, dans les différent pays, peut-être que ça va influencer les mœurs et les actions de certains chefs en exercice en Afrique.
Et c’est une évolution lente et qui va dans le bon sens actuellement selon vous ?
Ça va dans le bon sens et comme beaucoup de choses sur le continent. Ça peut aussi nous réserver des surprises très agréables pour que ça ne soit pas tellement lent. Mais que la jeunesse africaine qui est très mobilisée sur la question puisse trouver sa place dans ce renouvellement régulière et constant de la classe dirigeante sur notre continent.
Une transcription du service
Transcriptor Pro de Branding Africa
En partenariat avec La Voix Des Décideurs