Face à la montée fulgurante des discours de haine dans les réseaux sociaux et certain support médiatique, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) apporte son soutien à Elections Cameroon pour la formation et la sensibilisation des médias sur la prévention des conflits et la lutte contre les discours de haine.
A la demande de l’organe en charge des élections au Cameroun, un atelier de trois jours a été organisé du 15 au 17 janvier 2020 dans la cité capitale à cet effet. La présence en pole position d’Erik Essousse, Directeur General des Elections ; Peter Essoka, Président du Conseil National de la Communication et celle de l’Ambassadeur Baudouin Hamuli Kabarhuza, représentant du secrétaire général de la CEEAC lors de l’ouverture de ces travaux, témoigne des enjeux de cette formation.
Ce dont devront faire les journalistes à l’issue de cet atelier
« Les Hommes de médias qui ont la lourde mais exaltante charge d’informer le public, doivent faire preuve de compétence, mais aussi et surtout d’un sens élevé de responsabilité et de professionnalisme ».
La gestion de l’information en période électorale est une activité complexe. Souligne le Directeur General des Election dans son propos liminaire. C’est pourquoi pour Erik Essousse : « Les Hommes de médias qui ont la lourde mais exaltante charge d’informer le public, doivent faire preuve de compétence, mais aussi et surtout d’un sens élevé de responsabilité et de professionnalisme ».
C’est à cet effet que les médias et journalistes sont ici appelés à mieux s’outiller et à maitriser leur rôle ainsi que leurs droits et devoirs en matière de couverture électorales. Peter Essoka, en tant que président du Conseil National de la Communication, s’est fondé sur les dispositions phares de l’article 11 du Décret N°2012/038 DU 23 JANVIER 2012 portant réorganisation du Conseil National de la Communication pour passer le message du cette institution aux médias publics.
Il est question pour les médias public, selon le traducteur des discours du Président de la République en langue anglaise, à l’égard de tous les candidats en phase de propagande du respect d’une part de « la paix sociale, de l’unité et de l’intégration nationale dans tous les médias » et d’autre part, « de la promotion des idéaux de paix, de démocratie et des droits de l’Homme ».
Une formation en phase avec les missions accordées au CEEAC
En vue de mieux prévenir les conflits et de préserver la paix, la sécurité et la stabilité en Afrique centrale, les Chefs d’Etats et de Gouvernement, réunis à Brazzaville à l’occasion de la 12e Session Ordinaire de leur Conférence le 7 juin 2005, ont décidé d’étendre le mandat de la CEEAC aux questions électorales. C’est à cet effet que cette organisation internationale a répondu favorablement à la demande d’Elections Cameroon d’apporter un appui à l’organisation du double scrutin du 09 février 2020 à travers le double soutien à la formation des agents d’ELECAM sur les opérations de vote du 8 au 10 janvier dernier et de cette formation des médias qui prend corps.
Une formation d’un grand apport dans un contexte électoral tendu
Dans ce contexte où le pays traverse des crises à divers niveaux, le rôle des journalistes est très déterminant durant la période d’avant, pendant et après les élections. Cette formation permettra selon les organisateurs de faire des Hommes de médias des garants de la paix, de la démocratie au lieu de se muer en catalyseurs de violence et adepte du chaos dans un pays où les discours tribalistes, haineux et séparatiste montent aux créneaux.
La CEEAC souhaite, à travers ces formations garantir le déroulement de cette échéance électorale dans la paix, le respect des Droits de l’Homme par une bonne communication des Hommes de médias durant cette période sensible au lieu de se constituer en « radio mille collines ».
© Martin Ngane [La Voix Des Décideurs ]