Recrutement de 3000 instituteurs : Rencontre entre le gouvernement et les candidats recalés – La Voix Des Décideurs
Le Pr Laurent Serge ETOUNDI NGOA, Ministre camerounais de l’Education de Base a reçu en audience mercredi 17 juin 2020 à Yaoundé, les enseignants frustrés, recalés lors de la première phase de recrutement de 12000 instituteurs.
► La Voix Des Décideurs ⌉ – Mercredi 17 juin 2020, le Ministre camerounais de l’Education de Base à reçu dans son département ministériel, le collectif des instituteurs frustrés non retenus à la suite du recrutement de 3 000 enseignants dans les écoles publiques maternelles et primaires.
En effet dans le but d’apaiser et rassurer ceux-ci, le Pr Laurent Serge ETOUNDI NGOA reconnait avoir annoncé que la priorité dans le processus de recrutement aux anciens diplômes. Selon une note, à image du point de presse fait mercredi 27 mai, le but de la rencontre était de dissiper les incompréhensions et autres malentendus autour dudit recrutement. Le MINEDUB est revenu sur le processus ayant conduit aux opérations de recrutement : “de la sélection des dossiers dans les départements, à la commission centrale de sélection, en passant par les communes et régions”.
Le nœud du problème
Après la proclamation des résultats le 27 mai dernier, certains candidats non retenus, frustrés, ont crié au tripatouillage, dénonçant le non-respect du critère d’ancienneté, l’une des conditions du recrutement tel que l’avait annoncé le ministre lors de l’ouverture du recrutement à la proclamation des résultats en ces propos : “Je voudrais dont dire qu’aux termes de cette sélection, nous avons respecté les critères de l’âge, nous avons respecté le diplôme, en fait les plus vieux diplômes quand on est encore dans la franche d’âge que le gouvernement a négocié avec la Banque Mondiale pour que les Camerounais ayant 40 ans puissent être éligible à ces sélections“.
Ayant constaté l’absence de leurs noms sur les listes définitives, ont dénoncé des irrégularités dans le choix des personnes retenues lors du premier recrutement de 3 000 instituteurs, les recalés mécontents avaient dès le 8 juin manifesté à l’esplanade de la Délégation régionale du MINEDUB pour le Centre. D’après des sources proches des instituteurs manifestants, face au silence du Délégué régional, il était question de se faire entendre d’où l’organisation secret d’un sit-in au MINEDUB le mercredi 17 juin.
La conférence de presse qui rassure
Ayant qualifiées les discussions de riches, le ministre a organisé à la même occasion une conférence de presse pour rassurer les uns et les autres quant à la volonté du Président de la République Paul Biya de ne léser aucun moyen pour résoudre l’épineux problème de l’emploi jeune, en particulier dans le sous-secteur de l’enseignement de base où le déficit d’enseignants est considérable. Il a également demandé à ces interlocuteurs de prendre leur mal en patience, il a précisé que l’opération n’est pas achevée.
On peut lire dans la note d’information : ” Le processus de recrutement de 12000, entamé en 2019 avec le concours de la Banque Mondiale, à travers le Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (PAREC), va se poursuivre. Que ceux qui n’ont pas été retenus dans la première vague gardent espoir, tant qu’ils remplissent les conditions édictées par le gouvernement”.
Détails sur le récent recrutement de 3000 instituteurs
Notons au premier chef que ce recrutement s’inscrit dans le cadre du programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (PAREC). Financé par la banque mondiale, le PAREC vise l’enrôlement de 12 000 instituteurs contractuels de l’enseignement maternel et primaire qui s’étend sur une période de quatre ans donc jusqu’en 2024.
Selon le Pr ETOUNDI NGOA, : « ce recrutement vise à corriger ce qui apparaît depuis quelques années comme un fléau à la gestion de nos ressources humaines dans le corps de l’enseignement de base. La première phase de cette opération a pour objectif de réduire de manière efficiente ce déficit. Pour la stabilisation des effectifs, nous mettons en service 2 000 candidats répondant au critère de l’âge fixé à 40 ans en descendant, les diplômes les plus anciens et expériences. A partir de l’objectif de stabilisation des ressources humaines, il est prévu 200 enseignants natifs de chaque région. Les 1 000 autres instituteurs ont été sélectionnés au prorata des besoins ».
En effet, sur les 3 000 candidats retenus, 2 000 ont été retenus répondant au critère d’âge fixé de 40 ans en descendant. Et 1 000 autres instituteurs ont été sélectionnés au prorata des besoins. Les 2 000 instituteurs recrutés sur le critère de l’âge, 400 soit 20% était des diplômés expérimentés et avait quasiment 40 ans.
Il en ressort que sur un total de 16 915 écoles publiques que compte le Cameroun, 535 ont des effectifs compris entre 80 et 99 élèves avec moins de trois enseignants payés par l’Etat, ce qui rend le bilan à 10 269 écoles nécessiteuses. Parmi les établissements en manque d’enseignants, figurent en bonne place la région du centre qui compte à elle seule 1 833 écoles nécessiteuses, suivie de l’extrême-Nord 1281, de l’Ouest 1281, du Nord-Ouest 1157.
© Josiane Ekomo ► La Voix Des Décideurs