Violences faites aux femmes : La nécessaire implication de l’homme dans le combat
En lançant la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes le 25 décembre 2020 à Yaoundé, le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille a invité les hommes à aider les femmes dans cette lutte qui se veut collective.
© La Voix Des Décideurs – La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes bat son plein sur le triangle national. C’est la 14è édition du genre qui se tient cette année sous le thème : « Orangez le monde : mobiliser les facteurs nécessaires pour lutter contre les conséquences socio-économiques de la Covid-19 sur les femmes et les filles ».
Dans son discours de circonstance, Madame le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille a plaidé pour une société sans violence. D’après Marie Thérèse Abena Ondoa, la gent féminine subit toute sorte d’abus et d‘atrocités au rang desquels, le viol, tortures, décapitations, excision, mariage forcé, repassage des seins…etc.
D’après Madame le Ministre, tous ces abus partent du fait que les hommes considèrent que le corps de la femme leur appartient. L’idée étant entérinée par les femmes elles-mêmes, elles finissent par se laisser faire. Raison pour laquelle, une femme dans son foyer finit par s’asseoir sur toutes les formes de violences exercées sur elle par son mari.
Ce qui rend donc les statistiques des violences faites aux femmes difficiles à ressortir. Il devient presqu’impossible d’avoir des données exactes sur les cas de viol par exemple qui tendent à devenir un véritable casse-tête chinois. La gent féminine a ainsi été invitée à dénoncer sans crainte ces abus qui la chosifie.
Violence : un fantôme hante
L’occasion était propice pour le professeur agrégé Nadine Madiko d’entretenir l’assistance sur « La violence à l’égard de la femme : cette pandémie fantôme ». En accusant le silence complice des femmes sur ce qui leur arrivent, le professeur d’université et leur sœur a présenté la violence comme la figure du fantôme familière aux hommes. La violence d’après elle, peut-être transversale, directe ou distanciée. Elle peut aussi être physique, psychologique ou structurelle. L’ampleur est minorisée. Il faut donc d’après l’universitaire, que les femmes apprennent à parler, à dénoncer les abus qu’elles subissent à longueur de journée. Elle conclut en invitant la femme à savoir se prendre elle-même charge. Pour cela, la gent féminine doit éviter toute dépendance financière en se lançant dans les activités génératrices de revenus. Pour répondre à cet impératif, la Minproff a remis 10 machines à coudre à dix jeunes en détresse pour pouvoir s’auto employer.
Parfois la violence rime avec soumission et l’on finit par croire qu’elle est bien normale(le repassage des seins). Certaines femmes l’exercent sur d’autres au profit de l’homme. Il en est du cas de l’excision.
Témoignages
Les témoignages des violences faites aux femmes ont laissé plus d’un homme dans l’étonnement et le regret. Invitée sur l’estrade, l’artiste musicienne Daphné et d’autres femmes musulmanes ont fait part de leurs agressions sexuelles alors qu’elles n’étaient que des adolescentes. Les clichés traumatisants de ces abus sont restés à jamais gravés dans leur mémoire. Ensemble, elles ont dit ; « plus jamais ça ».
Dans un contexte marqué par la covid-19, la campagne 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes se veut inclusive. D’après madame le ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, il s’agit pour les hommes, les femmes, les familles, les communautés, les leaders de la société civile, partis politiques et autorités religieuses de fédérer et densifier les initiatives du gouvernement pour résorber les effets socio-économiques de la covid-19 sur les femmes et les jeunes filles.
Marie Thérèse Abena Ondoa milite donc pour une inclusion forte des hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Ce n’est qu’à ce titre que le combat contre ces abus connaitra son succès.
© La Voix Décideurs ►Jean baptiste Bidima
