Cameroun : Une députée  dénonce la marginalisation des pygmées lors des recrutements militaires

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Cameroun : Une députée  dénonce la marginalisation des pygmées lors des recrutements militaires

L’Honorable Nanga Mefant Berthe, ” avocate des pygmées”,  a interpellé le ministre de la défense Joseph Beti Assomo, lors des questions orales adressées au gouvernement, sur le critère de toise jugé marginalisant à l’endroit de ces hommes et femmes condamnés de petites tailles par la nature, lors des recrutements militaires.

 

 

 

 

La Voix Des Décideurs – Premiers habitants de la forêt camerounaise, les Pygmées constituent aujourd’hui une minorité totalement marginalisée, tant sur le plan social qu’économique ou politique. On les retrouve dans les régions : de l’Est, du Centre et du Sud.

C’est conscient de leur situation marginale que l’Honorable Nanga Mefant Berthe, de la circonscription du Haut-Nyong dans la région de l’Est, a voulu crever l’abcès en plein hémicycle de la Représentation nationale. Lors de cette séance plénière très courue, le 4 décembre 2020.

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« Monsieur le Ministre de la Défense, je voudrais attirer votre attention sur un critère qui perdure lors des opérations de recrutement des jeunes camerounais dans nos forces de défense. Je voudrais faire allusion ici au critère de toise. Monsieur le Ministre où voulez-vous que les pygmées aillent trouver les 1,66 mètres pour les garçons et 1,60 mètres pour les filles exigés parmi ces conditionnalités ? Puisqu’ils sont condamnés par la nature. Ce sont des hommes et femmes de petite taille», a fait savoir l’honorable Nanga Mefant Berthe, au Ministre de la Défense Joseph Beti Assomo, lors de la séance des questions orales au gouvernement et avant l’adoption du budget de l’Etat pour le compte de l’exercice 2021.

 

 

 En effet cette sortie de l’honorable Nanga Mefant Berthe, réputée posée et réservée, vient certainement trahir le mal être de la population de cette partie du Cameroun. En effet lors de son intervention qui a duré une dizaine de minutes, la députée du département du Haut-Nyong a peint le tableau noir des préoccupations qui perturbent toute une région.

Source photo : auletch.com

Il s’agit des questions énergétiques, tant cette région qui a en son sein le barrage hydroélectrique de Lom Pangar, croupit dans le noir. Mais aussi de la faiblesse des budgets d’investissement alloués dans cette région pour ce qui est du domaine de l’agriculture, du développement, de l’emploi jeunes ainsi que des infrastructures. Autant de préoccupations qui déteignent le visage de la région de l’Est, et dont toute l’élite est au parfum, mais n’ose en parler en public.

 

 

 

La plupart des études anthropologiques font principalement mention de trois groupes ethniques de Pygmées au Cameroun les Bakas, les Bakola, les Bagyeli, mais l’on compte aussi les Medzam. Les Bakas, que l’on retrouve dans la province de l’Est et du Sud, constituent le groupe Pygmée le plus important, avec environ 40 000 individus. Quant aux Bakola, ils occupent les Bagyeli, dans la province de l’Océan, zone géographique de toute la région comprise de la bande forestière du littoral à la frontière.

Dès les premiers jours de son indépendance, le Cameroun a décidé de sédentariser les Pygmées pour en faire des Camerounais à part entière, des forces vives pour un pays en voie d’unification et de construction. Un challenge qui jusqu’ici semble loin d’avoir été relevé.

 

 

Par Josiane EKOMO

 

 

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