Flambée de cas de Coronavirus dans le monde : « Il faut craindre pour le Cameroun », Dr George Etoundi Mballa
« Il faut craindre pour le Cameroun, pour la simple raison que le virus circule. Il est important de respecter à la lettre les mesures barrières édictées par le Gouvernement sur très hautes instructions du Président de la République ». Telle est la quintessence de l’entretien entre nos confrères du Poste National de la CRTV et le Docteur George ETOUNDI MBALLA, Directeur de la Lutte contre les Maladies, les Epidémies et les Pandémies au Ministère de la Santé publique, L’Invité du 13hbdu 06 janvier 2021. La Voix Des Décideurs vous propose cette interview.
…À travers le monde aujourd’hui notamment en Europe, en Amérique du Nord et même en Asie, on assiste à une flambée de cas de Coronavirus, est-ce qu’il faut craindre pour le Cameroun également ?
Oui, bien sûr qu’il faut craindre pour le Cameroun, parce qu’il faut dire que c’est comme ça que la maladie avait commencé. N’oublions jamais que ça a commencé par des cas en Chine, en Europe et puis en Amérique avant de venir chez nous. Donc il faut craindre pour le Cameroun, d’abord pour la simple raison que le virus circule déjà au Cameroun. En réalité les principales causes et raisons qui pourraient faire que nous ayons des flambées ne viennent pas de l’extérieur. Elles viennent d’abord des foyers que nous connaissons déjà. C’est pour cela qu’il faut tout faire pour limiter la transmission au niveau du pays. Dès qu’il y a le moindre cas, qu’on puisse les identifier, réagir très rapidement, les circonscrire pour éviter de nouvelles flambées.
Il y a également ce phénomène de mutation. C’est vrai que le virus par définition est appelé à muter. Mais depuis quelques temps on parle d’un variant sud-africain et surtout d’un variant britannique qui ont pour principales caractéristiques dit-on d’être 60 fois plus contagieux que le virus d’origine. Est-ce que cela complique la prise en charge chez nous ?
Fondamentalement, nous savons tous que les virus et notamment COVID-19 sont en état de perpétuelles mutations. Donc, en réalité les mutations ne nous surprennent pas nous avons déjà lancé l’enquête au Cameroun depuis quelques mois. Il est possible que le virus au Cameroun ait changé, donc les mutations en réalité ne font pas entrainer un grand changement au niveau des mesures que nous demandons aux populations.
Le discours du Président de la République à la nation le 31 décembre dernier, avait également une forte tonalité sanitaire. Puisque, le Chef de l’Etat a souligné la nécessité pour les camerounais de continuer de respecter les mesures barrières. Est-ce qu’aujourd’hui il ne serait pas important d’être un peu plus regardant sur le comportement des camerounais dans l’espace publique ?
Le Chef de l’Etat a commencé son discours par ce problème de COVID-19, démontrant ainsi l’urgence de santé publique qui est devenue un enjeu aussi important que les dangers de sécurité et de sureté, parce qu’ils peuvent mettre en danger la survie des Etats. Le Chef de l’Etat est en phase avec tous ce qui se passent dans le monde entier et au niveau de la plupart des dirigeants. Donc, à partir de ce moment où le Chef de l’Etat prend cette position, je crois que tout le sérieux qui viens avec, doit donc être apprécié par les camerounais. En réalité, ça signifie que si la nation est en danger nous devons appliquer ce que le premier des responsables de cette nation a demandé c’est à dire appliquer les mesures barrières parce qu’en réalité, c’est ça qui est efficace, appliquer la distanciation.
On assiste à une banalisation du danger lié au COVID-19 qu’est-ce qu’il faudrait trouver d’autre pour pouvoir ramener les camerounais sur la bonne voie en matière de respect strict des mesures barrières ?
C’est un phénomène mondial quel que soit l’endroit où tu te trouves. Nous avons la peine à intégrer dans le temps des mesures contraignantes et restrictives comme cela, et que forcement donc, on commence à civiliser le danger et ça se traduit par ce que nous voyons là et la stratégie c’est toujours vers beaucoup plus de sensibilisation c’est toujours mettre en place de forts dispositifs qui amènent les gens à se rendre compte que nous devons continuer à respecter les mesures barrières.
Docteur George ETOUNDI MBALA, merci d’avoir parlé à la CRTV.
Non ! C’est moi qui vous remercie.
Propos recueillis transcris par Branding Africa