Cameroun – Crise dans le Noso : Florence Ayafor assassinée pour le sexe

‘Assassinée parce qu’elle était militaire ou gendarme’ C’est la thèse donnée à l’assassinat de Florence Ayafor , mère de 3 enfants. Imposture? Si oui, elle a fonctionné. Néanmoins, une autre affirmation vient se greffer à cette acceptation-générique.

 

 

 

Le piège

Cette allégation fait dire que le kidnapping de Ayafor ne serait pas un fait de hasard. Elle aurait été victime d’un meurtrier qui la connaissait. La filait. Connaissait son quotidien. Savait à quelle heure elle finissait de travailler. Connaissait plus ou moins ses habitudes. Facile à suivre. Pistée comme une bête sauvage, c’est non loin de Santa, Région du Nord-Ouest, que cette Gardienne Principale de prison est enlevée le 29 Septembre 2019, alors qu’elle revenait des obsèques d’une de ses amies qui travaillait au Ministère des Transports.

Agée de 46 ans. Née le 20 Avril 1979, elle était l’une des survivants de Jean Ndzekor et de Malo Alice décédés respectivement en 2004 et 2010. Native de Awing, Arrondissement de Santa, Département de la Mezam, Région du Nord-Ouest, elle avait été violée. Torturée. Décapitée. Et dépecée.

FCFA1 700 000, rançon exigée

Ce corps mutilé. Filmé. Diffusé sur les réseaux sociaux, a un coût financier—FCFA1 700 000. Le prix à payer aux terroristes pour qu’ils ‘livrent’ le corps saucissonné de Ayafor. Mais aussi un coût psychologique et émotionnel. Sur ce point, la publicité macabre faite autour de ses restes, a tout son sens. Il visait trois axes. Un. Ridiculiser l’armée en présentant Ayafor comme une ‘Gendarme ou Militaire.’ Raison? Montrer à l’opinion que les choses s’intensifient sur le terrain. Prouver que les FDS, incapables de se protéger ne pourraient pas assurer la sécurité de la population. Par conséquent, une Force-multinationale serait nécessaire pour la tâche. Option toujours et encore caressée. Bien que ces terroristes ne soient que l’ombre d’eux-mêmes sur le champ des opérations.

Deux. Satisfaire la demande de leurs sponsors qui avaient lancé la ‘fatwa’ contre les FDS. Trois. Terroriser la famille de la défunte pour lui extorquer ses économies.

Contre cette terreur, les voix s’élèvent au sein du Cameroun-patriotique. Les terroristes abdiquent. Plus de rançon. Dans la foulée, ils font savoir à la famille que la tête de Ayafor se trouve ‘devant la Gendarmerie de Pinyin située dans l’arrondissement de Santa, Région du Nord-Ouest.’ Puis donne des précisions où collecter ‘le reste du corps dépiécé.’ En présence des autorités judiciaires de Bamenda, le corps ‘émietté’ est ramassé. Puis enterré le 2 Octobre 2019 devant son domicile au quartier Up Station—non loin de son ancien lieu de travail.

 

 

En attendant que Justice soit faite, Asaah Ngu Ndama Henry, Régisseur de la prison Centrale de Bamenda rappela que cette ‘Gardienne principale était assidue et collaborait bien avec ses collègues au service et en dehors.’ A propos de son évaluation, il indiqua qu’‘Elle n’a jamais fait l’objet d’une procédure disciplinaire au cours de sa carrière.’ Sur les responsabilités à venir, Assah Ngu déclara qu’‘Elle laisse une grande charge.’ Appelant à la solidarité, il demanda ‘que les âmes de bonne volonté n’abandonnent pas [les enfants de la défunte].’

Tuer pour le sexe

Après les obsèques, la série Ayafor continue à s’écrire. Une source interne du Amba-world explique qu’elle serait morte pour raison de ‘sexe.’ Ce dernier, ne partageant pas l’‘idéologie du crime pour le sexe,’ dit s’être retiré du ‘commando-criminel’ qui allaient piéger. Capturer. Violer. Et égorger Ayafor.  Le chef-commando-terroriste Okoro tenait à lui faire payer son ‘Non!’ à sa flamme. Un ‘Non!’ garni d’un brin de ridicule à l’endroit de ce criminel-sexuellement-actif. ‘Je n’ai que faire des gamins.’ Répondait-elle ignorant certainement qu’elle parlait à un monstre froid. Un terroriste-non-castré.

Ridiculisé, cet incirconcis-mental se décida de se venger—S’offrir à satiété Ayafor devient un devoir. La faire prendre collectivement par ses subalternes, un honneur. Exposer son ‘intimité-réservée,’ un bonheur. ‘La vidéo macabre présentant son exécution’ matérialise ce ‘bonheur(?)’ tiré de la douleur et la haine des autres. ‘Dans celle-ci, on y voit clairement 7 hommes, dont 4, trainant la jeune femme nue, jambes largement écartées avec une corde au cou sur plusieurs centaines de mètres, après l’avoir violée.’

 

 

Aucun retentissement mondial

Les images de ce crime-odieux bien que reprises sur les réseaux sociaux ne lui donnent pas un retentissement mondial. Les adeptes de la destruction du Cameroun s’investissent à obstruer la vérité. Utilisant les media traditionnels et virtuels ils justifient ou expliquent ce crime crapuleux. Puis, tiennent le gouvernement pour responsable du charivari observé dans le NOSO.

Cette manipulation de l’information est entreprise et réalisée par des ONGs-criminelles, le MRC-BAS et le SDF menée par sa fraction-extrémiste. Mais aussi par quelques partis-politiques satellites et individualités. Ces groupuscules qui se nourrissent du ternissement systématique de la Nation Camerounaise et du commerce de l’opinion, visent un objectif. Faire alliance avec les oppresseurs-occidentaux pour espérer être propulsés au premier rang de la scène politique. Une place que la population leur refuse par son vote.

Au bout du fil, pas de rassemblement ou de défilé spontané pour dénoncer ce meurtre violent. Pas de banderoles et pancartes. Sur les murs aucune peinture ni textes pour honorer la mémoire de Ayafor.

 

 

Seule bonne note

De cette série aux épisodes macabres, Nchout Ajara offre une bonne note. Le 8 Octobre 2019 elle brise le calme plat qui règne sur les aires de sports. Ce jour, la ‘Lionne indomptable’ dédie son but à Florence Ayafor, ‘Soldate d’Honneur,’ morte en ‘Femme d’Honneur’.

Cet Honneur de Nchout vaut tous les grades. Car ce but participe à la qualification de la ‘Sélection Nationale’ au 4e tour des éliminatoires des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Une issue

Au sortir de ce drame, Mami Pyi, Kenka, Babesse, les complices de Okoro qui aurait planifié cette horreur, répondront tous de leur forfait. Par eux, la Justice pourra établir un pont entre crime Ambazoniens et sexe.

Mais dire surtout pourquoi on attribue à Florence Ayafor une double-mort—Celle de son charme et celle de sa profession.

 

Par Feumba Samen