Finances publiques camerounaises : Pour la fin des guéguerres entre les ordonnateurs , les comptables et receveurs municipaux

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Finances publiques camerounaises : Sylvestre Tangongho Moh pour la fin des guéguerres entre les ordonnateurs , les comptables et receveurs municipaux

 

► Sylvestre Tangongho Moh vient de mettre la plaque « stop » aux guéguerres entre les ordonnateurs , les comptables et receveurs municipaux. Les deux camps rivaux empêchent la remontée des informations financières au sommet de la Direction générale du trésor et de la Coopération Financière.

 

© La Voix Des Décideurs ►JBB – Ce n’est plus qu’un secret de Polichinelle à la Direction générale du Trésor et de la Coopération Financière. Le torchon brûle entre les receveurs municipaux, comptables publics et les ordonnateurs. Le mal est si profond que la planification des dépenses a fini par prendre un sérieux coup.

En effet, au nom du principe de séparation des pouvoirs, plusieurs comptables et receveurs municipaux estiment qu’ils n’ont pas de compte à rendre aux ordonnateurs.
Une source à la Direction générale du Trésor fait comprendre que, ces receveurs municipaux et comptables affichent vis-à-vis des ordonnateurs, un comportement dédaigneux qui agace le Directeur général du Trésor et de la Coopération Financière. Il réprime et condamne avec la dernière énergie ce comportement.

 

 

« Ils se prennent pour des supers au dessus de la mêlée, des experts sortis de la cuisse de Jupiter », fait savoir notre source qui a laissé entendre que : « Le grand patron lui-même se livre à cet exercice. Chaque matin, il présente au ministre une fiche de trésorerie qui lui permet d’automatiser des dépenses en fonction des liquidités disponibles. Ce qui n’est pas le cas entre nos comptables , receveurs municipaux et les ordonnateurs ».

La majorité d’ordonnateurs ne cesse de porter à l’attention de Sylvestre Tangongho Moh, leur ras-le-bol. Le dossier étant sur la table du Directeur général du Trésor et de la Coopération Financière, celui-ci a, en date du 16 mars, sonné la fin de la récréation. Dans sa circulaire, Sylvestre Tangongho Moh parle d’ « unilatéralisme, discrétion et cloisons inutiles ». Tout compte fait, le comportement des comptables publics et receveurs municipaux fâche et commence à être agaçant car, porte atteinte à la remontée des informations financières au sommet.

Le Directeur général du Trésor et de la coopération financière a frappé du poing sur la table pour ramener les uns et les autres à la raison. La Direction n’est pas la cour d’un melting-pot mêlée de fiel où l’on peut tout faire sans être inquiété. Sylvestre Tangongho Moh en appelle à la célérité, voire à la remontée rapide des informations de tous les comptables sur le triangle national.

Entrave
Il faut bien le reconnaître. Le climat n’est pas bon enfant entre les maires qui sont les ordonnateurs et les comptables et receveurs municipaux en ce qui concerne les finances. Avec le processus de la décentralisation qui appelle au développement local, le ministère des Finances a opté pour l’amélioration de la gestion de la trésorerie sans oublier celle des collectivités territoriales décentralisées. C’est dans cette optique que les pouvoirs publics ont institué un compte voire un guichet unique qui centralise l’ensemble des ressources publiques. Il s’y retrouve ici celles de collectivités territoriales décentralisées. Ce guichet unique semble ne pas épouser l’assentiment de tous les maires qui estiment que le gouvernement leur a donné le pouvoir avec la main droite pour le retirer avec la main gauche. Ils ne sont plus libres de se « mouvoir dans leur fonctionnement ».

Entre les exécutifs communaux et les receveurs municipaux, la mayonnaise ne prend pas. Le maire veut avoir plus de liberté dans les finances au moment où les receveurs municipaux durcissent le ton dans un souci de transparence. Du coup, plusieurs estiment qu’au nom de la séparation des pouvoirs, ils n’ont pas de compte à rendre aux maires. Le problème est également sur la table du ministre de la décentralisation et du développement local.

La guerre entre les camps rivaux entraînent beaucoup de dysfonctionnements notamment : le retard dans le paiement des salaires du personnel communal, le non paiement ou paiement en retard des dettes dûes aux prestataires, le détournement des ressources affectées au financement de certains projets de développement ( les maires voulant user de ruse pour se remplir les poches).

Malgré les séminaires de formation organisés par le Ministère des Finances pour fixer les uns et les autres sur leurs rôles, le mal persiste. Le Directeur général du Trésor et de la coopération financière sonne la fin de la récréation en fixant la plaque « stop » dans ce fonctionnement qui porte atteinte à la bonne exécution de leurs missions.

 

© La Voix Des Décideurs ►JBB