Cameroun : Le gouvernement va en guerre contre les violences et abus à l’égard des veuves

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Cameroun : Le gouvernement va en guerre contre les violences et abus à l’égard des veuves.

► La journée internationale des veuves s’est célébrée le 23 juin 2021. Occasion pour madame le ministre de la Production de la Femme et  de la Famille d’inviter les familles, la société et les organismes internationaux à tout mettre en œuvre pour permettre aux veuves de mener une vie à l’abri des frustrations, des violences et autres formes d’abus.

 

 

 

La Voix Des Décideurs – Les malheurs de la Femme commencent véritablement avec le décès de son époux. Plusieurs veuves ont laissé entendre qu’il ne fait plus bon perdre son conjoint car, de nos jours , la mort naturelle du mari semble ne plus se concevoir dans la plupart des  belles- familles.  C’était à l’occasion de la célébration le 23 juin 2021 de la journée internationale des veuves.

L’événement célébré sous le thème : «  Éliminer la violence à l’égard des veuves, améliorer leurs conditions de vie ». Le ministre de la promotion de la Femme et de la Famille a fait devant les hommes et femmes de médias, une déclaration qualifiée à tort ou à raison d’incendiaire. Dans un ton ferme, Marie Thérèse Abena Ondoa a décrié les violences et autres abus à l’égard de cette couche sociale vulnérable : « Au Cameroun, la situation n’est guère reluisante. Beaucoup de veuves écrasent encore des larmes au regard des violations des droits humains qu’elles subissent de la part des belles-familles ou de la société en général ».

Sempiternels problèmes

Dans son propos, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille n’a pas été avare en révélations : «  Sans être exhaustive, on peut citer l’expulsion de la veuve du domicile conjugal, la vente ou la rétention des biens et immeubles acquis par le couple, la stigmatisation des veuves souvent accusées d’avoir tué leurs époux, les rites de veuvage cruels, inhumains et dégradants entre autres ».

Face aux regards accusateurs des belles-sœurs et autres membres de la belle-famille, la veuve n’a que ses yeux pour pleurer. Triste réalité au regard des préjugés qui généralement tournent autour  d’une vie de veuve joyeuse.

 

 

Madame Ndje’e  veuve depuis 37 ans et aujourd’hui présidente de la Fédération des Réseaux et Associations des veuves, veufs, orphelins, orphelines et Pupilles de la Nation dit avoir résisté avec le temps aux attaques de sa belle-famille :

« Les représailles sont fortes, tellement fortes que quelques fois, on est obligé de se réfugier quelque part pendant des années avant de réapparaître. J’ai été menacée physiquement et psychologiquement. Et les menaces viennent toujours des membres de la belle- famille. Dieu merci, j’ai pu conserver les biens de mon mari ».

Pour elle, la situation de la veuve est pire si son époux décédé avait des moyens, une certaine fortune : « Tous les yeux sont braqués sur ça. On ne te laisse pas en paix. Tu as tué leur fils et frère  pour être veuve joyeuse »

Pour Ruth Ekout,  veuve et présidente du Réseau des Associations des veuves et orphelins solidaires de l’EPC Djoungolo à Yaoundé : «  la veuve est malmenée. J’ai dû braver d’énormes difficultés pour rester là où mon feu mari m’a laissé ».

Ces associations et réseaux créés militent en faveur de l’encadrement des veuves : « La veuve est désemparée,  il faut lui remonter le moral pour qu’elle se fasse une nouvelle vie. Celles qui accusent des problèmes, on les accompagner dans les juridictions pour qu’elles aient ce qui leur revient de droit dans l’héritage de leurs époux ».

Efforts du gouvernement

Le gouvernement camerounais à travers le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, mènent des actions au quotidien pour mettre fin aux violences à l’égard des veuves.  Marie Thérèse Abena Ondoa a égrainé le chapelet des mesures prises  par son département ministériel pour les amener à se resocialiser :

█ «Le renforcement des capacités des veuves en vue du montage d’activités génératrices de revenus, la remise des appuis financiers ou matériels et veuves et orphelins, la prise en charge psychosociale, la sensibilisation des veuves sur leurs droits entre autres » █

Marie Thérèse Abena Ondoa rappelle donc à une prise de conscience collective pour mettre fin à la maltraitance des veuves et améliorer leurs conditions de vie.

 

Par La Voix Des Décideurs ► Jean Baptiste Bidima