Lors des Assemblées annuelles 2021, les actionnaires de la Banque africaine de développement ont décidé d’apporter leur soutien à son plan de lutte contre le Covid-19. Le président Adesina a affirmé que la Banque investirait massivement dans l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de vaccins sur le continent alors que l’Afrique importe 60 à 70% de médicaments.
Communiqué – Les actionnaires du Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) ont manifesté leur soutien au plan de lutte contre la pandémie de Covid-19 proposé par la direction de la Banque alors que le continent est exposé à une possible troisième vague de la pandémie dans un contexte de faible accès des Africains aux vaccins.
Cette position a été adoptée lors de la 56ème Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement et de la 47ème réunion du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement, le guichet de prêts à taux concessionnels du Groupe de la Banque qui se sont achevées vendredi. Les gouverneurs ont aussi retenu une des propositions pour que la Banque, première institution de financement du développement du continent, notée AAA par les trois plus grandes agences de notation, serve de canal des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI), qu’elle prêterait ensuite aux pays africains.
Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina, a proposé la création d’un mécanisme de stabilité africain sur le modèle européen, qui servirait de pare-feu contre les chocs extérieurs. La Banque devrait aussi renforcer son soutien aux pays africains face aux impacts économiques et sanitaires de la pandémie.
Le président Adesina a affirmé que la Banque investirait massivement dans l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de vaccins sur le continent alors que l’Afrique importe 60 à 70% de médicaments. Il a aussi promis le renforcement des systèmes de santé, notant que seulement 51% des établissements de santé publique disposaient d’eau et d’installations sanitaires de base, et 31% d’électricité.
« La vie de 1,2 milliard de personnes en Afrique est menacée… Nous devons donner de l’espoir aux personnes vulnérables, en veillant à ce que chaque Africain, quel que soit son niveau de revenu, ait accès à des soins de santé de qualité, à une assurance maladie et à une protection sociale », a déclaré M. Adesina.
Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances et président du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement, appelant à un rôle de premier plan de la Banque africaine de développement dans le redressement du continent, a averti au début de ces Assemblées, que l’Afrique risquait d’être laissée pour compte avec la pandémie et qu’il fallait « envisager la possibilité d’une décennie perdue, où la trajectoire économique (du continent) s’éloignerait davantage de celle du reste du monde ».
« Notre Banque doit se distinguer dans son rôle. Elle doit être au centre de la reprise économique de l’Afrique en octroyant des soutiens ciblés pour relever les défis de développement du continent et poser les bases pour les défis futurs », a déclaré M. Ofori-Atta.
Alors que les réponses sanitaires et économiques du continent sont entravées par le resserrement des contraintes budgétaires, moins de 1 % de la population adulte africaine a été entièrement vaccinée contre le Covid-19, nonobstant les nouvelles variantes qui apparaissent et l’augmentation rapide des cas de contamination.
Les Assemblées annuelles 2021 ont été marquées par les réunions à huis-clos des gouverneurs de la Banque (constitués de ministres des Finances et de gouverneurs des banques centrales des pays membres régionaux et non régionaux) et des discussions publiques appelées « événements de savoir » dont les thématiques se rapportaient aux soins de santé en Afrique, à la viabilité de la dette africaine et au changement climatique.
Outre les directrices générales du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, la sous-secrétaire générale adjointe des Nations unies, Amina Mohammed et l’ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, président de l’Institut mondial pour la croissance verte (Global Green Growth Institute) ont participé aux discussions lors des panels.
La question de la croissance verte a figuré en bonne place de ces discussions. Lors d’une table ronde, le président de la Conférence des parties (COP 26) sur le climat, Alok Sharma, membre du Parlement britannique a déclaré qu’il était vital que les pays développés honorent leur engagement de 100 milliards par an dans la lutte contre le changement climatique. Patrick Verkooijen, président-directeur général du Centre mondial pour l’adaptation (GCA), a salué le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique, une initiative conjointe entre le GCA et la Banque africaine de développement visant à mobiliser 25 milliards de dollars pour accélérer l’adaptation au changement climatique en Afrique.
C’est la deuxième année consécutive que les 81 pays membres de la Banque africaine de développement se réunissaient virtuellement, une illustration poignante de la façon dont la pandémie de Covid-19 continue de perturber la vie quotidienne et le travail. Le Ghana a été désigné pour abriter les prochaines assemblées annuelles de la Banque en 2022.