Violence sur enfants : Toute une plénière spéciale consacrée à ce phénomène
► L’ampleur de ce phénomène a conduit le ministère des Affaires Sociales en compagnie de plusieurs Ongs, d’initier, ce 16 juin 2021 devant la représentation nationale, un plaidoyer.
La Voix Des Décideurs – Cyrille Biwole est un enfant courageux et fier, rencontré à Anguégué par Angossas dans le département du Haut-Nyong, région de l’Est. À 11 ans, ce petit bout d’homme rêve d’un avenir radieux, en dépit des vicissitudes de la vie. « Maman m’a toujours dit que je n’ai pas de père et que je dois me battre comme un homme. Et si je ne suis pas allé à l’école cette année, c’est parce que maman n’a pas d’argent. Je dois l’aider au champ, et chaque jour, fendre du bois pour vendre afin d’avoir l’argent du pétrole », nous confie Cyrille. Comme ce gamin, nombre d’enfants n’ont jamais entendu parler des droits de l’enfant.
Pourtant, à plus de 250 kilomètres de là, dans la capitale camerounaise Yaoundé ce 16 juin 2021, un plaidoyer se tient à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale. C’est à la faveur de la tenue d’une plénière spéciale à l’occasion de la Journée Internationale de l’Enfant Africain.
Face aux députés de la Nation, des responsables du Ministère des Affaires Sociales, de l’Unicef et de Plan Cameroun, pour un plaidoyer en vue du renforcement du cadre légal de protection des enfants contre les violences. Parlant de violence à l’égard des enfants, elle peut revêtir plusieurs formes selon les circonstances. Physique, psychologique, psychosociale voire sexuelle.
Selon le bulletin d’information statistique et sociale publié par le ministère des Affaires Sociales pour le compte du quatrième trimestre de l’exercice 2020, près de 500 enfants sont victimes de viol, parmi lesquels 98 garçons. Pour ce qui est des traumatismes subis, 2478 enfants ont été pris en charge par les Unités Techniques et Opérationnelles de ce département ministériel, dont 1074 ayant subi des sévices corporels et 977 victimes d’exploitation économique. Sans oublier cette recrudescence de cas de violences dans les établissements scolaire relevés ces dernières années. Et ce, en dépit des instruments juridiques existants.
L’enquête démographique de santé à indicateurs multiples de 2014 au Cameroun, révèle que 47 % des enfants de 5 à 17 ans sont impliqués dans le travail des enfants, les filles (44%) un peu moins que les garçons (50%). De façon générale, la violence à l’encontre des enfants a des conséquences sur la santé et le bien-être des enfants, des familles, des communautés et des pays pendant toute la durée de la vie.
Si l’Assemblée Nationale s’est montrée réceptive pour la tenue d’une plénière spéciale sur la question, c’est bien qu’elle a pris la mesure de ce problème. Les nombreuses prises de paroles de l’Unicef, de Plan Cameroun ou du gouvernement ce 16 juin, ainsi que les nombreux faits de l’actualité sont venus édifier les représentants du peuple. Qui visiblement, à la lumière des recommandations émises à l’issue de cette plénière, entendent être les ambassadeurs des enfants dans leurs fiefs respectifs.
By La Voix Des Décideurs ► Thierry Eba