L’envoyé de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel a prévenu jeudi le Conseil de sécurité des Nations Unies du risque de jonction des défis sécuritaires créés par le terrorisme dans la région et par la criminalité dans le golfe de Guinée.
NEW YORK, USA, le 09 Juillet 2021,-/African Media Agency (AMA)/-« Les défis sécuritaires créés par les actes terroristes dans le Liptako-Gourma (région à la frontière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger) et dans le bassin du Lac Tchad ainsi que par la criminalité le long des côtes du golfe de Guinée doivent être abordés sous l’angle régional car les risques d’une jonction entre la menace venant de la mer et celle venant du Sahel sont réels, et les principales victimes sont les populations civiles », a expliqué Mahamat Saleh Annadif, lors d’un exposé par visioconférence depuis Dakar.
Selon M. Annadif, qui est le chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), l’Initiative d’Accra qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo, est un exemple louable d’anticipation de l’approche régionale.
Il a également noté « une nette amélioration de la coordination entre le plan d’action de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la stratégie régionale de stabilisation du bassin du lac Tchad et la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, afin de consolider cette approche globale et une stabilisation à long terme ».
S’agissant des défis liés aux processus électoraux, il a expliqué qu’ils sont principalement la conséquence d’un déficit de dialogue politique et surtout le manque de consensus sur les principes fondamentaux des différents types de scrutins.
A ce sujet, l’UNOWAS déploie des efforts pour améliorer les échanges entre les ministres de la justice, la coopération judiciaire et le partage d’expériences entre les principaux acteurs qui devraient promouvoir l’Etat de droit dans la région. « A cet égard, les prochaines élections au Cabo Verdé et en Gambie, se présentent sous de meilleurs auspices », a dit M. Annadif.
Représentation des femmes et des jeunes
S’agissant de la question des femmes, il a noté avec satisfaction une dynamique positive en cours pour ce qui concerne la représentation des femmes et des jeunes dans les instances de décisions. Il a souhaité la poursuite de ces efforts. « À cet égard, les avancées des législations nationales telles que les lois sur les quotas ou sur la parité sont encourageantes », a-t-il dit.
« Le système des Nations Unies est pleinement mobilisé pour veiller à ce que l’aide au développement atteigne efficacement les populations du Sahel grâce à des réponses inclusives, durables et centrées sur les personnes. Nous avons renforcé l’autonomisation des femmes et des filles et la promotion de l’égalité des genres, notamment grâce au Groupe des amis des femmes du Sahel. Nous avons également transformé notre approche de l’engagement avec les jeunes en tant qu’agents de changement et de transformation, et pas seulement en tant que bénéficiaires », a-t-il ajouté.
Quant au défi de l’insécurité climatique, l’UNOWAS, en collaboration avec des agences des Nations Unies, a lancé un groupe de travail régional des Nations Unies sur le changement climatique, la sécurité, l’environnement et le développement. Ce groupe de travail contribuera à lier les efforts locaux à l’élaboration de politiques nationales et régionales.
Enfin, l’envoyé de l’ONU a noté que l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel ont plutôt bien résisté à la pandémie de Covid-19, grâce à des efforts concertés aux niveaux national et régional. « Les Nations Unies et les partenaires bilatéraux et multilatéraux doivent continuer d’encourager et accompagner les pays à ne pas relâcher les efforts, car la pandémie continue d’affecter la sécurité et la situation socio-économique des populations », a-t-il conclu.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.