L’ONU et ses Etats membres sont réunis cette semaine à Rome, en Italie, pour négocier les contours de systèmes alimentaires sains et durables à mettre en place d’ici 2030, année butoir pour la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD).
NEW YORK, USA, le 27 Juillet 2021,-/African Media Agency (AMA)/-Cette réunion préparatoire organisée du 26 au 28 juillet dans la capitale italienne, qui accueille également les trois agences alimentaires onusiennes (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, Programme alimentaire mondial et Fonds international pour le développement agricole), a pour objectif de mettre les Etats membres de l’ONU d’accord sur les orientations qui seront transmises au Sommet sur les systèmes alimentaires à New York, en septembre.
Favorisée par les conflits, les inégalités et le changement climatique, l’insécurité alimentaire a également été accrue par la pandémie de Covid-19. Selon les Nations Unies, entre 720 et 811 millions de personnes dans le monde étaient confrontées à la faim en 2020 – soit jusqu’à 161 millions de plus qu’en 2019. De plus, près de 2,37 milliards de personnes n’avaient pas accès à une alimentation adéquate en 2020, soit une augmentation de 320 millions de personnes en un an seulement. Et trois milliards de personnes n’ont pas pu se permettre une alimentation saine.
« Ceci est bien sûr, pour chacun d’entre nous, inacceptable. D’autant plus que nous avons les moyens de relever ces défis mondiaux », a rappelé la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, qui est présente à Rome. Son constat est sévère : « Nous ne parvenons pas à garantir un droit fondamental aux personnes, tout comme nous laissons tomber notre planète ».
Mais la numéro deux de l’ONU a également reconnu les actions entreprises par les pays. A ce jour, 145 États membres mènent actuellement des dialogues nationaux solides sur la transformation des systèmes alimentaires. « Des pays grands et petits, du Nord et du Sud, certains en crise, d’autres ayant des économies alimentaires complexes. Tous ont reconnu la nature universelle du Programme 2030 et le puissant potentiel des systèmes alimentaires pour faire progresser tous les ODD », a-t-elle déclaré.
« S’assurer que la diversité des besoins soit prise en compte pour soutenir chaque réalité »
Avec des résultats consolidés dans des feuilles de route nationales, « nous avons une vision claire de ce que les gouvernements, ainsi que les différentes parties prenantes, en particulier la société civile et les peuples autochtones, attendent des systèmes alimentaires d’ici 2030 », a assuré Mme Mohammed.
Selon elle, le leadership en matière de transformation des systèmes alimentaires a été observé au niveau régional. « Toutes les régions ont exploré les spécificités uniques de leurs propres contextes et identifié des priorités de coopération et d’action ». Les États membres, notamment par l’intermédiaire du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, et les agences onusiennes basées à Rome ont aussi contribué à mener un processus « inclusif et orienté vers l’action ».
Un large éventail d’experts et de parties prenantes a contribué à plus de 2.000 suggestions. Un groupe de scientifiques a également mené de vastes consultations et apporté une solide contribution à la base de données probantes qui sous-tend une grande partie des travaux du Sommet. Et plus de 750 dialogues indépendants ont permis à des personnes du monde entier de proposer des idées sur la façon de transformer les systèmes alimentaires.
« Des dizaines de milliers de personnes se sont directement engagées dans ce processus. Même si la pandémie nous a physiquement séparés, ce processus a rapproché les gens », s’est félicitée Mme Mohammed. « Il les a réunis autour d’une idée simple : l’alimentation peut nous aider à accélérer nos actions et apporter des solutions pour atteindre les Objectifs de Développement Durable. Selon la Vice-Secrétaire générale, les peuples reconnaissent qu’à travers l’alimentation, « nous pouvons voir la pertinence du Programme 2030 dans sa totalité. Et ils sont également inspirés à agir ».
Mais malgré cet enthousiasme et cette motivation, beaucoup de travail reste à faire à Rome avant de parvenir à un résultat positif lors du sommet « des peuples » et « des solutions » voulu par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
« Nous devons travailler pays par pays, région par région, communauté par communauté, pour s’assurer que la diversité des besoins soit prise en compte pour soutenir chaque réalité », a dit Mme Mohammed. « A travers le Programme 2030, nous nous engageons à transformer notre monde. Nous ne pouvons le faire qu’en travaillant ensemble. Cela signifie que nous devons nous écouter les uns les autres, apprécier les diverses perspectives et comprendre les défis dynamiques et interconnectés auxquels nous sommes confrontés.
A Rome, l’ONU a rappelé aux Etats qu’ils doivent s’engager à faire les choix nécessaires pour s’assurer que personne et aucun pays ne soit laissé de côté. Un vœu d’unité voulu par Mme Mohammed qui a rappelé que « l’alimentation nous unit tous, en tant que familles, en tant que communautés, en tant que cultures et en tant qu’humanité ».
Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.