Communes du Cameroun : Quand la maturation des projets d’investissement plombe le développement communautaire

 

[ Sur près de 1500, projets soumis à la validation par les maires du Centre , 727 ont été déclarés non maturés. Le contact a été fait au cours des travaux de la rencontre régionale de maturation et programmation des projets d’investissement présidés par le gouverneur  Naseri Paul Béa le 25 août 2021 à Yaoundé sur l’évaluation des projets réalisés dans la région du Centre.]

La Voix Des Décideurs –  La grande partie des fonds mis à la disposition des communes pour la réalisation de leur plan communal de développement retourne auprès des partenaires et bailleurs de fonds pour projets non maturés. La maturation des projets est donc la bête noire des exécutifs communaux de la région du Centre.

Une étude réalisée et diligentée Christophe Nkoa, délégué en service au ministère de l’Economie de la Planification et de l’aménagement du territoire dans la région du Centre, il ressort que, dans la Mefou et Afamba, l’on compte 116 projets non maturés et 54 seulement maturés. Dans le Nyong-Ekelle, nombre de projets non maturés 101, projets maturés 12.

Dans et Mfoumou, nombre de projets non maturés 49, maturés 16. Nyong et So’o nombre de projets maturés 09, Mefou et Akono, 09 projets maturés pour ne citer que ces cas de figures. Ce qui fait un total de 727 projets non maturés et 262 maturés dans la région du Centre sur près de 1500 projets soumis à la validation par les maires. Conséquence immédiate, le bout du tunnel de la pauvreté dans les communautés n’est pas perceptible. Les seuls projets maturés à 100% sont ceux qui bénéficient de l’accompagnement du Programme National de Développement Participatif ( Pndp), a fait savoir Christophe Nkoa, délégué Minepat qui a piloté cette étude.

Chemin de croix

Christophe Nkoa a relevé plusieurs problèmes au niveau interne et externe. Au plan interne, il note que plusieurs projets à financer ne disposent pas de site pour leurs réalisations,  l’inadéquation du projet avec son objectif ( un maire qui demande une morgue alors qu’il n’a pas d’hôpital), difficultés dans  les critères d’évaluation de maturité des projets par les acteurs concernés, la non prise en compte de tous les éléments de maturité d’un projet, absence de priorisation des projets au niveau des communes entre autres.

 

 

Au plan externe,  il y a absence de cadrage budgétaire, inadéquation des textes avec la réalité sur le terrain, la liste est loin d’être exhaustive.

La plupart des maires de la région Centre ont évoqué la complexité dans le montage des dossiers d’Appels d’Offres(DAO)  qui coûtent d’ailleurs trop chers pour eux. 300.000 F Cfa par DAO à donner à un expert, c’est excessif. Les difficultés que les maires de la région du Centre éprouvent dans la maturation des projets d’investissement sont d’accord d’ordre organisationnel. Il faut la ressource humaine, matérielle et le temps généralement fait défaut.

Les communes n’ont pas toujours la ressource humaine nécessaire. Elles font généralement recours à l’expertise extérieure composée généralement d’un spécialiste qui demande à être payé ou encore que les responsables de  ces communes sont appelés à attendre les sectorielles pour bénéficier de leurs appuis, a expliqué le maire de la Commune de Nkolafamba, Jean François Ondigui Owona.

 

 

Recommandations

Pour faciliter la tâche aux exécutifs communaux dans le processus de maturation des projets d’investissement, Christophe Nkoa a formulé des recommandations à l’endroit des décideurs et exécutifs communaux. Il souhaite la priorisation des projets à la base, c’est-à-dire -a dire au niveau des communes, le renforcement des capacités des sectorielles  sur l’évaluation et la maturation des projets car, il faut bien outiller les maires sur les nouveaux instruments de maturation des projets entre autres.

Naseri Paul Béa a insisté sur une meilleure constitution des dossiers des projets d’investissement car, l’objectif final est leur intégration dans le plan d’actions Gouvernementales.

 

By La Voix Des Décideurs l Jean Baptiste Bidima