Covid-19 : hausse de 83 % de nouveaux cas en Afrique, mais le nombre de décès reste faible (OMS)

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Une envolée de plus de 80 % des nouveaux cas de Covid-19 a été enregistrée au cours de la semaine écoulée en Afrique, a alerté mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), relevant que cette hausse est portée notamment par les variantes Delta et Omicron.

NEW YORK, USA, le 15 Decembre 2021,-/African Media Agency (AMA)/-L’Afrique connaît déjà une quatrième vague de l’épidémie, et l’agence sanitaire mondiale de l’ONU redoute déjà d’autres vagues, « car les prévisions actualisées indiquent que le continent pourrait ne pas atteindre une couverture vaccinale de 70 % avant août 2024 ». Cette semaine, le nombre de nouveaux cas sur le continent a augmenté de 83 % par rapport à la semaine précédente. Il s’agit de la hausse la plus rapide enregistrée depuis le mois de mai de l’année dernière.

« Le nombre de nouveaux cas double tous les cinq jours, rythme le plus rapide enregistré depuis le début de l’année », a déclaré la Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, le continent continuant toutefois de constater « moins de morts » que lors de précédentes poussées épidémiques. « Le nombre de décès a même diminué de 19 % par rapport à la semaine précédente », ajoute l’organisation.

Plus de 3.000 décès recensés au cours des trois premières semaines de la 4e vague

Au total, un peu plus de 3.000 décès ont été signalés au cours des trois premières semaines de la vague pandémique actuelle, qui est la quatrième en Afrique. Le continent a également enregistré plus de 196.000 nouveaux cas pour la semaine se terminant le 12 décembre, contre environ 107.000 la semaine précédente.

Environ deux fois moins de cas ont été signalés dans le même laps de temps lors de la troisième vague, alimentée par la variante Delta. « Nous savons depuis un certain temps déjà que de nouveaux variants comme Beta, Delta ou Omicron pourraient régulièrement apparaître et déclencher de nouvelles flambées dans le monde entier, mais les régions privées de vaccin comme l’Afrique seront particulièrement vulnérables », a ajouté la Dre Moeti.

Au total, le continent compte désormais près de 9 millions de cas de Covid-19 dont près de 225.000 décès. Le taux d’occupation dans les unités de soins intensifs à 7,5% en Afrique du Sud

« Nous sommes prudemment optimistes et pensons que le nombre de décès et de maladies graves restera faible au cours de la vague actuelle, mais la lenteur du déploiement des vaccins en Afrique signifie que ces deux chiffres seront beaucoup plus élevés qu’ils ne devraient l’être », a fait valoir la Dre Moeti.

Cette recrudescence des nouveaux cas, associée à un faible nombre d’hospitalisations, est particulièrement marquée en Afrique du Sud, qui a connu une augmentation de 66 % des nouveaux cas au cours des sept derniers jours par rapport aux sept jours précédents. Alors que les hospitalisations ont augmenté de 67% au cours des sept derniers jours, le taux d’occupation des lits dans les unités de soins intensifs reste faible, à 7,5%, et 14% des patients hospitalisés reçoivent de l’oxygène supplémentaire. 

En revanche, l’OMS admet qu’avec un nombre de nouveaux cas qui atteint des sommets, les taux doublant tous les cinq jours, il ne faut pas « baisser la garde ». D’autant que cette vague intervient pendant la période des fêtes de fin d’année, « marquée par les rassemblements et les voyages traditionnels, ainsi qu’une couverture vaccinale décevante ».Une mère reçoit sa deuxième dose de la vaccination COVID-19 dans un centre de santé à Obassin, au Burkina Faso.© UNICEF/Frank DejonghUne mère reçoit sa deuxième dose de la vaccination COVID-19 dans un centre de santé à Obassin, au Burkina Faso.

Covid-19 : au rythme actuel, l’Afrique aura 70 % de vaccinés en 2024 selon l’OMS

Plus largement, la couverture vaccinale reste très variable dans la région. Et l’Afrique pourrait n’atteindre l’objectif des 70 % de vaccinés qu’en août 2024, selon des projections de l’OMS, qui a de nouveau appelé à une accélération des campagnes de vaccination pour « sauver beaucoup de vies ».

La barre des 70 % d’individus vaccinés dans une population est considérée comme essentielle pour contrôler la pandémie, a rappelé la Branche africaine de l’OMS. Or, au 13 décembre, seulement 20 pays africains avaient vacciné au moins 10 % de leur population, seulement 6 avaient atteint les 40 % de vaccinés et seulement deux (Maurice et les Seychelles) en étaient à 70 %. « Au rythme actuel, il faudra attendre mai 2022 pour avoir en Afrique une couverture vaccinale de 40 % et août 2024 pour atteindre 70 % », a précisé l’OMS-Afrique. 

« Dans un monde où l’Afrique aurait les doses et le soutien nécessaires pour vacciner 70 % de sa population d’ici à la fin de 2021 – un niveau que de nombreux pays riches ont atteint – nous verrions probablement des dizaines de milliers de décès en moins dus au nouveau coronavirus l’année prochaine », a dit la Dre Moeti.  « Mais nous pouvons encore sauver de nombreuses vies si nous pouvons accélérer le rythme de la vaccination au début de 2022 ». 

Omicron signalé dans 59 pays à travers le monde, dont 11 pays africains

A ce stade, 53 pays africains ont administré un total de 264 millions de doses (soit 61% des doses reçues). Pour vacciner pleinement 70 % des Africains, il faut environ 1,6 milliard de doses supplémentaires et redoubler d’efforts pour accroître la demande de vaccins. « Nous sommes à un moment charnière de cette pandémie où la complaisance est l’ennemi », a mis en garde la Dre Moeti. 

Par ailleurs, les difficultés rencontrées par l’Afrique en matière de vaccination sont aggravées par les interdictions de voyager liées à l’Omicron. Au total, plus de 2.700 cas d’Omicron ont été signalés dans 59 pays à travers le monde, dont 11 pays africains comptant pour 33 % du nombre global de cas, selon l’OMS. Toutefois, la part de l’Afrique ne cesse de diminuer et l’Afrique du Sud n’est plus en tête des cas d’Omicron dans le monde. 

Pourtant, plus de 70 pays continuent d’imposer des interdictions de voyager visant principalement les pays africains. « Les interdictions générales de voyager ont peu d’impact sur l’évolution d’une épidémie, mais elles ont un effet socio-économique considérable », a déclaré la Dre Moeti, rappelant, ces nouvelles restrictions de voyage, intervenant après deux ans du coronavirus, mettent en péril la santé de millions d’Africains ».

Plus globalement, la stratégie Covid-19 de l’OMS à l’horizon 2022 reste axée sur le renforcement de la couverture vaccinale. Elle se concentrera également sur le renforcement de la surveillance afin d’augmenter la détection des cas et de suivre les nouvelles variantes préoccupantes.

Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.

Source : African Media Agency (AMA)

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