Lutte contre la fraude et la contrebande des diamants : Vers un cadre commun pour l’Afrique Centrale
Les acteurs du secteur minier d’Afrique Centrale se regroupe du 20 au 22 décembre 2021 à Yaoundé capitale du Cameroun dans le cadre du deuxième atelier de haut niveau du processus de Kimberley sur la fraude et la contrebande des diamants bruts dans la sous-région.
La Voix Des Décideurs – Le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT) du Cameroun Gabriel DODO NDOKE, a procédé ce lundi 20 décembre 2021 à l’ouverture du deuxième atelier de haut niveau du processus de Kimberley dont le thème est « La lutte contre la fraude et la contrebande des diamants bruts en Afrique Centrale ».
Cette cérémonie d’ouverture en format hybride (présentiel et virtuel) a connu la participation des invités de marque en présentiel du Ministre d’Etat, Ministre de l’Industrie Minière et de la Géologie de la République du Congo, Pierre OBA ; de Michel YOBOUE, Coordonnateur de la Coalition de la Société Civile ; de Maurice MIEMA, Président du GTPAA/PK et de Daniel Mackaire ELOUNG NNA Secrétaire National Permanent du Processus de Kimberley. Le Président du Conseil Mondial du Diamant, Edward ASSCHER et Alexey MOISEEV, Président sortant du Processus de KEMBERLEY ont réagi en ligne.
Cet atelier a pour objectif de mettre sur pied une coopération régionale en Afrique Centrale pour améliorer la mise en œuvre du système de certification du processus de Kimberley. Pour Gabriel DODO NDOKE, « Le présent atelier se veut un creuset d’échange avec les administrateur de lutte contre la fraude minière dans la sous-région. Il permettra aux participants de s’approprier des outils nécessaires à l’élaboration et au suivi de la stratégie régionale ainsi que les stratégies nationales respective des membres afin d’élaguer la fraude minière dans la sous-région Afrique Centrale ». « Ensemble, nous contribuerons à l’éradication de cette gangrène qui handicape une branche non maîtrisable non seulement de nos économies », a-t-il ajouté.
Ces assises connaissent la participation des délégations des cinq autres pays membres de l’Approche régionale à savoir l’Angola, le Congo, la Gabon, la RCA, la RDC.
Coopération minière : Un impératif pour l’Afrique Centrale
Selon le MINMIDT, « la mise en place d’une plate-forme de coopération sous-régionale en Afrique Centrale, nous paraît impératif ». En effet, l’idée de mettre en place une coopération sous-régionale en Afrique Centrale remonte au communiqué final de la session plénière du Processus de Kimberley à Brisbane en 2017. Durant cette session, il avait été constaté que la situation de conflit qui prévaut en RCA, et au regard de la décision administrative prise par le Processus en vue d’une reprise des exportations des diamants bruts issu de ce pays, nécessitait un renforcement de la vigilance des pays voisins.
C’est dans cette perspective que la RDC a accueilli du 10 au 11 avril 2019, le premier atelier de haut niveau du Processus de Kimberley visant la mise en œuvre d’une stratégie de coopération sous-régionale en Afrique Centrale. Cette rencontre a permis l’élaboration d’un plan d’action sous-régional et des plans d’actions pays.
Dès lors, il s’est avéré important d’aborder cette question dans une dimension régionale en intégrant la possibilité d’amener autour de la table les gouvernements, la Société Civile, l’industrie du diamant et les pays non membres du processus à l’instar du Tchad et du Sud Soudan. Il s’agit donc de la mise en place d’un cadre de concertation et de collaboration en vue de relever les défis internes et transversaux spécifiques à chaque pays membre du Processus.
« Cette coopération élargie à la RDC et à l’Angola apparaît comme une initiative visant à apporter des solutions aux crises que traverse la RCA d’une part, mais aussi la capitalisation des bonnes pratiques relatives à la mise en œuvre efficiente du système de certification du Processus de Kimberley et à la promotion de la bonne gouvernance », indique le MINMIDT.
Mise en œuvre les politiques ambitieuses
L’objectif à terme de cette coopération est de mettre en œuvre les politiques ambitieuses qui sortiront le secteur diamantifère d’Afrique Centrale de l’ornière dans laquelle il se trouve afin d’élaborer une politique et une stratégie capable de conduire à un secteur mondialement compétitif et créateur de richesses. Pendant trois jours, experts et représentants des pays mutualiseront leurs expériences afin d’affiner l’articulation entre la stratégie régionale et les stratégies nationales.
Rappelons que le Processus de Kimberley est une organisation internationale mise sur pied par les pays producteurs du diamant, l’industrie du diamant et les organisations non gouvernementales. Il a pour objectif d’endiguer l’infiltration des diamants brut dit « de sang, de conflit», dans les circuits officiels de commercialisation afin de mettre un terme au lien qui existe le commerce du diamant et les conflits armés.
Avec 82 Etats membres, le Processus met en œuvre des exigences minimales de certification et exige pour chaque Etat membre de renforcer et consolider ses mécanismes de contrôle interne. Le Cameroun a pour sa part été admis au Processus de Kimberley le 14 août 2012.
La Voix Des Décideurs – Eric Ngono