Éthiopie : des agences suspendent l’aide au Tigré après des frappes aériennes meurtrières

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De récentes frappes aériennes sur des camps de personnes déplacées et de réfugiés au Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, auraient blessé et tué plus d’une cinquantaine de civils, dont des enfants.

NEW YORK, USA, le 11 Janvier 2022,-/African Media Agency (AMA)/-Dimanche, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré à la presse que des agences humanitaires suspendaient leurs opérations dans une zone où une frappe aérienne meurtrière a touché un camp de personnes déplacées.  

« Des partenaires humanitaires ont suspendu leurs activités dans la zone en raison des menaces continues de frappes de drones », a déclaré OCHA, ajoutant que certains partenaires poursuivaient leurs activités autour de Dedebit, sous la menace constante de frappes de drones. 

Selon l’OCHA, la dernière attaque, qui s’est produite vendredi, à minuit, dans la ville de Dedebit, « a causé des dizaines de victimes civiles, dont des décès ».  

Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a déclaré que l’attaque avait tué 56 personnes, tandis qu’un responsable du principal hôpital de la région, dans la capitale Mekele, a fait état de 55 morts et 126 blessés. En raison de problèmes de sécurité et d’accès, OCHA n’a pas été en mesure de vérifier le nombre de victimes.  

Faciliter l’accès humanitaire et assurer la protection des civils 

Dans une déclaration, le Secrétaire général de l’ONU a exprimé lundi ses plus sincères condoléances aux victimes des frappes aériennes et à leurs familles.

António Guterres s’est dit fortement préoccupé par l’impact que le conflit continue d’avoir sur les civils en Éthiopie.

Il a informé que l’ONU et ses partenaires humanitaires travaillent avec les autorités pour mobiliser rapidement une aide d’urgence dans la région, malgré les difficultés persistantes dues aux graves pénuries de carburant, d’argent et de fournitures dans tout le Tigré.  

Réitérant son appel à une cessation immédiate des hostilités, y compris des frappes aériennes, le chef de l’ONU a exhorté toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire pour faciliter l’accès humanitaire et assurer la protection des civils, y compris les acteurs, locaux et sites humanitaires.

Des enfants parmi les morts 

Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a condamné cette frappe aérienne, et celle deux jours plus tôt, sur des camps de déplacés et de réfugiés au Tigré, signalant que des enfants figuraient parmi les victimes.

Les camps pour les réfugiés et personnes déplacées, y compris les écoles et d’autres installations essentielles, sont des installations civiles. Le fait de ne pas les respecter et de ne pas les protéger contre les attaques peut constituer une violation du droit humanitaire international, a rappelé la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore, dans un communiqué.

Cela fait maintenant 14 mois que des affrontements ont éclaté entre les troupes du gouvernement fédéral et les forces loyales au Front de libération du peuple du Tigré. 

Depuis que le conflit a éclaté, « des actes de violence brutaux, y compris de graves violations à l’encontre des enfants, ont été perpétrés par toutes les parties au conflit dans tout le nord de l’Éthiopie », a ajouté Mme Fore.

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a créé en décembre une commission internationale d’experts chargée d’enquêter sur les allégations d’abus en Éthiopie.

L’UNICEF a renouvelé son appel à une cessation immédiate des hostilités. « Nous demandons instamment à toutes les parties au conflit de s’appuyer sur les premiers signes de progrès observés ces dernières semaines, d’adhérer au droit international relatif aux droits de l’homme, au droit humanitaire et au droit des réfugiés, de faciliter l’accès humanitaire et de protéger les enfants », a dit Mme Fore, faisant notamment référence à la libération de détenus qui a eu lieu vendredi dernier.

Selon la presse, des dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré feraient partie des personnes amnistiées.

En décembre, le gouvernement éthiopien a annoncé que la Force de défense nationale interromprait toute nouvelle avancée et les forces tigréennes ont déclaré s’être retirées des régions voisines d’Afar et d’Amhara, pour revenir dans le Tigré. À l’époque, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exhorté les parties belligérantes à saisir l’occasion de mettre fin à plus d’un an de combats.  
 Les affrontements dans les régions du Tigré, de l'Afar et de l'Amhara, dans le nord de l'Éthiopie, ont entraîné une augmentation des besoins humanitaires.CICRLes affrontements dans les régions du Tigré, de l’Afar et de l’Amhara, dans le nord de l’Éthiopie, ont entraîné une augmentation des besoins humanitaires.

Crise humanitaire 

Les affrontements dans les régions du Tigré, de l’Afar et de l’Amhara ont entraîné une augmentation des besoins humanitaires. Quelque 5,2 millions de personnes ont actuellement besoin d’aide dans ces régions.

Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer et dans un contexte d’allégations de violations généralisées des droits de l’homme l’on craint que des milliers de personnes n’aient été tuées. 

Au cours des derniers mois, les meurtres, les pillages et la destruction des centres de santé et des infrastructures agricoles, dont des systèmes d’irrigation indispensables à la production, ont entraîné une augmentation des besoins humanitaires. 

Selon les agences humanitaires de l’ONU, la situation dans la partie nord du pays reste imprévisible et volatile.

Distribué par African Media Agency (AMA) pour ONU Info.

Source : African Media Agency (AMA)

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