Enseignants du secondaire au Cameroun : Vers un ras le bol ?
[ Entre lenteurs administratives, réseaux obscurs et délaissement volontaire ou pas des dossiers de solde des enseignants du secondaire et du primaire, les tensions se multiplient laissant place à une montée de colère. Parcourront dans cet article, le chapelet des revendications du Collectif des enseignants camerounais, au sein duquel les appels de grève se font de plus en plus pressants.]
La Voix Dess Décideurs – Ça fâche progressivement entre les lignes. Dans les foras des enseignants notamment, les revendications sont multiples. Dans une lettre apparemment moins sérieuse publiée le 14 février et sur laquelle on peut lire 15 février 2022, et qui est adressée au Président de la République Paul Biya et repérée sur les réseaux sociaux, la série de revendication est longue.
A lire cette encyclique de très près, la tonalité est plutôt pathétique. Les enseignants du Cameroun y dénoncent un mauvais traitement à leur endroit ainsi qu’une clochardisation de leur couche sociale. «…Nous parlons de précarité et clochardisation au regard du traitement qui est réservé au niveau de certains de nos actes de carrière. En l’occurrence, les mutations et les avancements de salaire mensuels…etc », peut-on lire dès l’entame de cette missive.
Que revendiquent-ils réellement ?
Les revendications des pédagogues, si l’on devait se référer à certaines sources de votre journal, dates des lustres. Ce département ministériel bat le record des arriérés de salaire dus aux enseignants, soit un peu plus de 175 milliards de francs CFA. On peut donc clairement lire parmi cette kyrielle de revendications, des lenteurs administratives au niveau de la Prise en Solde des seigneurs de la craie ECI (En Cours d’Intégration).
Un défaut d’automatisation effectif des avancements ainsi que leur effet financier. Aussi, évoquent-ils le fait que bien des enseignants aient été oubliés à leurs postes pour défaut de mutation, pour ne citer que celles-ci parmi tant d’autres revendications. En somme, le doigt accusateur est porté sur le MINFI et le MINESEC. Cette séquence est donc sanctionnée par un ras le bol de cette couche sociale qui annonce une grève sur toute l’étendu du territoire national si rien n’est fait d’ici peu.
A titre de ragot, biens de professeurs de lycées ont vu leurs familles divisées suite au phénomène de distance. Beaucoup vivement éloignés de familles parce que officiant à des villes distantes. Ceux-ci déplorent alors l’absence de mutations au sein de ce département ministériel.
Certains argumentent d’ailleurs le fait de ne pas être proche de leurs progénitures pour suivre leur éducation de près. « En pédagogue, je comprends mal que je sois à des centaines de kilomètres de ma famille. Je travaille dans la Vina et ma femme dans le Mbam, où elle y vit avec mes enfants. Nous sommes pourtant légalement mariés. J’y vais parfois une ou deux fois par trimestre. Est-ce que c’est sérieux ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ? Mes recours au ministère ont échoué jusqu’ici » s’indigne un PLEG joint par téléphone.
Des réunions de crise, de sources concordantes, se tiendraient du côté du ministère des Enseignements secondaires depuis le vendredi 18 février 2022. Sont conviés à ces rencontres, les présidents des différents Syndicats des Enseignants du Secondaire, les représentants des membres de la société civile et Mme la Ministre NALOVA LYONGA, qui est désormais taxée de VAR ( Video Assistant Refree) du Minesec, parce qu’annulant les mutations des Préfets au sein de son Ministère.
By La Voix Des Décideurs – Joseph Ayangma