C2D-AFOP : L’employabilité des jeunes comme levier de la politique d’import-substitution

[ C’est l’objectif que vise le C2D-AFOP depuis une dizaine d’années. Un programme que portent les pouvoirs publics et partenaires techniques et financiers à travers l’agriculture, l’élevage et la pêche.]

 

 

La Voix Des Décideurs  – La situation de l’emploi au Cameroun, affiche un visage très peu reluisant. En 2014, année de référence selon le rapport 2020 de la Banque Mondiale, le taux de chômage est de 3,5%. Le sous-emploi, au cours de la même année, se situe à 77%.

Selon la Stratégie nationale de développement (SND30) à l’horizon 2030, 88,6% des personnes actives travaillent dans le secteur informel. L’on relève également l’inadéquation entre les formations et les emplois qui s’offrent aux jeunes.

Pourtant, le secteur de l’agriculture apparaît comme une niche d’emplois. La plus prolixe et prolifique, si l’on se réfère aux statistiques d’employabilité que fournit la Banque Mondiale en 2020.

Selon ces données, l’agriculture représente 43% d’offres d’emplois, l’industrie 15% et les services 42%.

 

 

Défis du secteur agricole

Cependant, l’agriculture fait face à la faible qualification des potentiels acteurs. Seul, 5,3% des actifs dans l’informel ont une formation indubitable, selon les données du Minefop.

L’attractivité des métiers agricoles se fait sine qua non, surtout en cette période de crise russo-ukrainienne. Ce qui implique d’implémenter réellement des politiques agricoles pour accroître la production et la productivité.

Mais il  convient aussi de freiner l’exode rural et lutter contre le vieillissement de la main d’œuvre agricole. Ce qui réduirait la dépendance aux importations de produits de grande consommation qui provoquent le déficit de la balance commerciale.

 

En clair

C’est donc dire que les pouvoirs publics doivent véritablement s’appliquer à améliorer les facteurs de production au Cameroun, avant 2030. Il s’agit ainsi d’inciter les jeunes, par des mesures favorables et rentables, à se ruer dans l’agriculture. Mais c’est aussi de capaciter, voire qualifier davantage ce capital humain. Ce qui passe par la formation dans des structures compétentes en matière de capital physique et de capital économique.

 

 

Pot ainsi dire, un bon environnement de travail, plus un capital qualitatif et quantitatif est gage d’une croissance agricole durable. Elle même traduisant dans les faits, la politique d’import-substitution.

L’apport AFOP

Le C2D-AFOP, depuis 2008, s’engage dans une phase de consolidation et de pérennisation (PCP-AFOP). Celle-ci est une composante du Programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et et de la pêche.

Le PCP-AFOP prend en principes la charge de l’appui aux structures de formation qui existent, le dyptique formation-insertion professionnelle. A ces 2 principes, il faut ajouter le capital humain sus-évoqué.

Ainsi, 52 millions € sont investis dans une étape e rénovation qui dure  entre 2008 et 2017. La phase de consolidation et de pérennisation qui, depuis lors, s’étale jusqu’en 2023 bénéficie d’un financement  de 57,9 millions €. Tout l’investissement représente au total 72 089 674 300 francs CFA.

 

 

Bilan élogieux

Par le C2D-AFOP, émerge l’identification d’une dizaine de métiers. Trois sont de l’ordre de l’entrepreneuriat agricole-inclusif. Il s’agit des métiers d’Exploitant agricole, d’Entrepreneur agropastoral et de Maître pêcheur. Sept autres métiers, d’emplois salariés, consistent en l’appui et conseils aux entrepreneurs. Il s’agit de Moniteur de Centre, Conseiller agropastoral, Technicien supérieur en gestion des entreprises coopératives, Technicien d’agriculture, Technicien d’élevage, Technicien supérieur en infrastructures, équipements ruraux et gestion de l’eau, et Technicien supérieur en gestion de l’eau.

Une carte de 122 structures de formation dont 96 centres et 26 écoles de formation existe désormais.

Le Cameroun bénéficie du C2D-AFOP, de la construction de 33 salles de classe, la réhabilitation de 91 bâtiments pédagogiques. L’on note aussi l’offre de 31 véhicules et 275 motos et du matériel informatique et didactique.

Insertion des jeunes et formation continue

Un processus d’accompagnement des jeunes qui s’investissent en agriculture fonctionne de fort belle manière. Il prend en charge l’élaboration des projets et leur validation. Mais également, le financement et la mise en œuvre de ces projets n’est pas du reste.

En outre, le programme engage une formation continue des acteurs à opérationnaliser. À propos, il existe 280 moniteurs et 167 formateurs sur tout le territoire national.

Il est à noter que la formation d’un jeune et son insertion reviennent à 2 092 000 FCFA. Toutefois, selon les études, les retour sur investissement en 1,5 an produit en moyenne 2 829 000 FCFA à l’État.

 

 La Voix Des Décideurs  – Eric Martial NDJOMO E.

 

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