Cameroun-BAD : 90,8 milliards pour désenclaver la zone portuaire de Kribi et assainir Yaoundé
[ La somme constitue le total de deux accords de prêts dont la signature était ce mardi 20 septembre 2022. Au stylo pour parapher, le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, et le Directeur Général de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour la région Afrique Centrale, Serges N’Guessan. Étaient présents les Ministres des Travaux Publics, de l’Habitat et du Développement Urbain, de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, et des Marchés Publics.]
La Voix Des Décideurs – « Les relations entre le Cameroun et le Groupe de la Banque Africaine de Développement connaissent une évolution remarquable ». Cette affirmation d’Alamine Ousmane Mey, Minepat, traduit l’appréciation que se fait le gouvernement camerounais de la coopération avec la BAD. L’institution bancaire panafricaine le justifie amplement par la signature de deux accords de financement ce mardi 20 septembre 2022.
Accord relatif au PARZIK
Le premier accord de prêt est d’un montant de 114 millions d’euros, soit environ 75 milliards de FCFA. Il s’agit de la première tranche des 215,690 millions d’Euros de financement de la BAD pour la ville de Kribi. C’est pour la réalisation du Projet d’Aménagement des Routes de désenclavement de la Zone Industrielle et Portuaire de Kribi (PARZIK).
Le PARZIK vise ainsi l’amélioration du système de transport par l’optimisation du fonctionnement du Complexe industriel et portuaire de Kribi. Mais aussi, le projet envisage de promouvoir l’intégration sous régionale. Ce qui passe par réhabiliter la route Edéa-Kribi (110 km) et aménager la voie expresse Lolabé-Campo (39 km). Sans oublier les 50 km de liaison viable qui doivent interconnecter le Port de Kribi et plusieurs agro industries. Aussi, créer des liaisons routières permanentes va contribuer à améliorer l’accessibilité et la connectivité du Complexe industrialo-portuaire de Kribi. Et, réduire les coûts de transports.
Le regard similaire des signataires
A en croire Serge N’Guessan, l’opération est une réponse à un nécessité tangible et impérieuse. Il s’agit «de fluidification et de sécurisation du trafic entre les villes d’Edéa et de Kribi ». C’est également « de rendre à cette grande ville portuaire, tout le respect et la reconnaissance qui lui revient ». Ce, « au regard de ses énormes potentialités économiques pour le pays et la sous-région. »
Cette perception, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, semble la partager. Il en souligne même l’importance au-delà des frontières du Pays. « La fluidité de la circulation dans la zone du complexe, l’amélioration des conditions de transport consolident l’intégration sous-régionale ».
Le deuxième accord de financement concerne le Projet Complémentaire d’Assainissement pluvial de la ville de Yaoundé (PCADY). Il est d’un montant de 27 millions d’unité de compte (UC), soit environ 15,8 milliards de FCFA.
Les 27 millions d’UC représentent l’apport de la BAD (90%) du coût total du projet qui est d’environ 30 millions d’UC. Quant aux 3 millions d’UC qui restent, ils représentent le Fonds de contrepartie du Gouvernement (10%). Ce projet vise à réduire la fréquence des inondations résiduelles dans le périmètre du centre-ville de Yaoundé la capitale.
Concrètement, il s’agit d’améliorer de façon durable les conditions de vie des populations. Cela passe par le renforcement de la gestion des eaux pluviales et de l’hygiène, ainsi qu’une intégration harmonieuse des infrastructures. Ce qui devra pour ainsi dire contribuer au rayonnement de la ville de Yaoundé.
Priorités opérationnelles profitables aux populations et opérateurs économiques
Aussi, le ministre Alamine Ousmane Mey y voit le soulagement du « centre-ville de Yaoundé, régulièrement exposé aux inondations. » Le phénomène fait « des pertes économiques multiples et la détérioration de la qualité de vie des populations installées le long du canal du Mfoundi et ses affluents ». Le Minepat la réalisation du projet serait « convenablement au bénéfice des populations de Yaoundé et au bénéfice des opérateurs économiques de la sous-région ».
Le PARZIK et le PCADY sont des opérations prioritaires opérationnelles de la BAD et de la SND30. Ils font partie d’une vingtaine de projets du portefeuille actif du Groupe de la Banque Africaine de Développement au Cameroun. Un portefeuille dont le volume global, à ce jour, est d’environ 1 302 milliards de FCFA.
La Voix Des Décideurs – Eric Martial NDJOMO E.