Togo – Libération : Agbéyomé Messan Kodjo plus de 20 ans de lutte

[ Sa propension à recadrer Faure Gnassingé Eyadema pour ses frasques à la tête de l’État, lui attire sans relâche des représailles.]

 

 

La Voix Des Décideurs – De 2003 à nos jours, le leader incontestable de l’opposition togolaise aura vu de toutes les couleurs. Soutien solide de Faure Gnassingbé hier, Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo est aujourd’hui en froid avec le chef de l’État du Togo. L’histoire du challenger du patron du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) s’écrit avec les larmes. Mais ce dernier n’est pas prêt de baisser les bras. Messan Kodjo vit entre la case prison et le chemin de l’exil. Pour avoir contesté les résultats des Présidentielles qui ont eu lieu de 2003 à 2020. Le natif de Tokpli est secoué. Il n’a plus le sommeil tranquille.

 

 

Maintien au pouvoir par la fraude

La brouille entre Agbéyomé Kodjo et l’homme fort de Lomé a débuté en juin 2003 à cause des résultats de la présidentielle. Messan Kodjo s’est fendu en déclarations violentes. De l’avis de l’ex-président de l’Assemblée Nationale du Togo, Faure Gnassingbé s’est maintenu au pouvoir par la fraude. Il n’a jamais gagné le moindre scrutin. Eyadema fils est un voleur de victoire. La contestation des résultats de la présidentielle 2003 a ouvert le chemin de croix de Kodjo. Pour échapper à la répression, Agbéyomé s’est exilé. Après la mort d’Etienne Gnassingbé Eyadéma, c’est avec joie que Gabriel Agboyémé Kodjo a regagné le Togo le 08 avril 2005 pensant que les pages sombres de l’histoire du Togo étaient tournés.

Mais sa condamnation à la peine de prison pour détournement de fonds, lui a rappelé que le Togo est loin de rompre avec l’autoritarisme. A l’époque, Agbéyomé Kodjo dirigeait le Port Autonome de Lomé. A sa sortie de prison, l’ancien homme de main de Faure Gnassingbé a décidé de lancer sa formation politique. En septembre 2005, Agboyémé Kodjo a fondé l’Alliance Démocratique pour la Patrie (ADP) par l’entregent de Dakuru Péré. Ce parti est connu sous le nom d’Alliance. La présidentielle 2007 n’a pas permis à Agboyémé Messan Kodjo de déboulonner Faure Gnassingbé Eyadema. Agboyémé a encore contesté la victoire de son rival pisolitique.

Le sens de la persévérance

En août 2008, Kodjo a annoncé qu’il devait faire acte de candidature à la présidentielle 2010 sous les couleurs de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union Solidaire Togolaise (OBUTS). Cette candidature a été présentée le 14 janvier 2010. La date limite de dépôt était fixée au 15 janvier. Messan Kodjo a été le premier Togolais à présenter sa candidature. Celle-ci a été validée. A la suite de cette validation, Kodjo a déclaré : « C’est un très bon signe. Je serai  le premier à être déclaré vainqueur de l’élection. » Malheureusement, sa prophétie ne s’est pas vérifiée. Les résultats de la présidentielle ont été favorables à Faure Gnassingbé. En 2015, Agboyémé a remis ça. Mais Gnassingbé Eyadema a encore été déclaré vainqueur. En 2020, Gabriel Agboyémé Kodjo est revenu à la charge.

 

 

Le leader du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) a toujours triomphé. Courroucé, Kodjo a lancé une multitude d’opérations de revendication de sa victoire. Finalement, il a été appréhendé par les agents du régime de Lomé. Après son arrestation, la levée de l’immunité parlementaire et sa garde à vue le 21 avril 2020 à l’issue de la présidentielle à laquelle il était candidat, Gabriel Messan Agbeyome Kodjo, ancien Premier Ministre du Togo, ancien Président de l’Assemblée Nationale, député et président du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) a porté l’affaire devant la justice. Il a saisi la Cour de Justice Communautaire de la CEDEAO pour violation de ses droits.

Le peuple togolais pris en otage

« Depuis des lustres, les Togolais subissent avec fureur la loi de la famille Eyadema. La succession dynastique au sommet de l’État est consommée. Elle a vraiment pris ses quartiers en République du Togo, » explique une voix proche de l’opposition. Gabriel Agbéyomé Messan est convaincu que la place du président du RPT n’est pas au palais. Le problème du Togo, c’est Faure Gnassingbé Eyadema. « Il s’agrippe aux commandes du Togo en piétinant la volonté populaire. Ce dernier doit reconnaître son illégitimité et lever l’ancre. Le départ de Gnassingbé Eyadema sera un soulagement pour les togolais. Le pays s’en porterait mieux, » poursuit la voix.

 

© La Voix Des décideurs –  Lucien EMBOM

 

 

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