Alain Minyem : les mains pleines de faux [Essingan ]
[ Derrière la société nigériane exclue pour quatre ans des projets de la Banque africaine de développement, pour pratiques frauduleuses et obstructives dans les procédures d’appel d’offres du projet routier Maroua ‐ Bogo ‐ Pouss, il y a la main d’un Camerounais notoirement illicite.]
[Essingan ] – Alain Minyem. Lequel passe pour être le véritable architecte du faux démantelé par la Bad. La vérité c’est qu’aucun responsable de Gitto n’a jamais mis pied au Cameroun. C’est Alain Minyem, à travers son entreprise Ortho Services SA, qui a assuré les procédures, le montage de l’appel d’offres et toutes les formalités y afférentes.
On le crédite d’ailleurs d’un réseau d’acteurs administratifs de tout genre dans la chaîne d’attribution des marchés et de contrôle, tant au Mintp qu’au ministère des Marchés publics (Minmap). C’est lui qui a tout organisé et planifié pour le positionnement. Toutes les recherches menées pour identifier, repérer une représentation de Gitto au Cameroun ont renvoyé à Alain Minyem, propriétaire d’Ortho Services.
Gitto n’a pas la moindre base et est inexistante sur le sol camerounais. Autrement dit Gitto, c’est Ortho Services. Entreprises qui elle, a bel et bien une existence légale et dont le siège est basé à Mfandena, derrière le Stade Omnisports de Yaoundé. Il n’y a pas qu’Alain Minyem qui est suspect dans cette affaire: le Mintp, lui, aussi.
En effet, le 3 décembre 2020, la Commission centrale decontrôle des marchés des travaux routiers (Cccm-Tr) a saisi le ministre des Travaux publics au sujet de l’entreprise tunisienne Société de routes et de bâtiments (Soroubat) qu’Emmanuel Nganou Djoumessi avait positionnée dans l’attribution du marché relatif à la construction de la route Bogo-Pouss.
Le jeu trouble du Mintp
Pourtant cette entreprise avait été épinglée pour manœuvres frauduleuses. Mais le ministre, lui, insistait. Les commissions au sein desquelles, le Mintp tentait de faire valider son favori, n’ont pas cédé aux pressions. Au point où le ministre en charge des marchés publics a dû intervenir. Dans le document envoyé au Mintp, a relevé plusieurs fraudes de Soroubat. La Commission a noté que la qualification de l’ingénieur qualité n’a pas fait l’objet d’attention. «Le postulant AdelFradi aurait dû également préoccuper la sous-commission d’analyse pour les raisons (…) qu’il est proposé dans l’offre du soumissionnaire Sobmit [un autre postulant au départ de la compétition] comme ingénieur terrassement et chaussée alors qu’il est employé de Soroubat depuis 2002 et sans interruption d’activités jusqu’en 2019», relève le rapport de la Cccm-Tr.
« le rapport d’analyse aurait dû observer qu’il a déclaré dans l’offre du soumissionnaire Sobmit qu’il a été chef de mission entre 2015 et 2016 au bureau d’études Setting pour le projet du prolongement de l’autoroute du Nord en Côte d’Ivoire (lot N°1) alors que ce projet a été plutôt exécuté entre 2007 et décembre 2013 par Soroubat; qu’il y a participé en tant que responsable management qualité et non comme conducteur des travaux comme indiqué dans l’offre de Sobmit ; qu’entre 2015 et 2016, il était à la fois chez Soroubat où il officiait comme ingénieur terrassement et chaussée dans un projet en Tunisie. Le rapport d’analyse aurait dû observer en outre qu’il est employé de Sobmit depuis 2015 et également sans interruption d’activités jusqu’en 2019».
Cette collusion, selon la Commission, devait purement et simplement entraîner la disqualification de ce personnel. Par ailleurs, les incohérences relevées dans ses deux Cv auraient dues être considérées comme étant de fausses déclarations entraînant purement et simplement sa disqualification.
«De tout ce qui précède, on peut observer que le soumissionnaire Soroubat n’a pas justifié entièrement le personnel qu’il a soumis dans son offre, notamment l’animateur sécurité routière et l’ingénieur terrassement et chaussée. Suivant la disposition du point 2.5 de la Section III, critères d’évaluation et de qualification, le rejet de son offre pour ce motif est tout aussi fondé comme indiqué chez les autres soumissionnaires », conclut la CccmTr.
Source : Essingan