Genre et Elections au Cameroun : Elecam et ONU-Femmes évaluent l’engagement des femmes en politique
C’est au cours du lancement d’un atelier tenu le 30 mai à Yaoundé, qu’Elections Cameroon (ELEAM) en partenariat avec ONU-Femmes ont procédé à l’évaluation et à l’harmonisation des données statistiques de prise en compte du genre à l’élection des Sénateurs du 12 mars 2023.
La Voix Des Décideurs – Dans le l’évaluation et l’harmonisation des données statistiques de prise en compte du genre à l’élection des Sénateurs du 12 mars 2023, Onu-Femmes avec l’appui d’ELECAM organisent du 30 mai au 1er juin 2023, un atelier avec toutes les parties prenantes du processus électoral au Cameroun.
Les travaux ont été ouverts par Dr Erik ESSOUSSE, Directeur Général des Elections à Elecam, Marie Pierre RAKY CHAUPIN, la représentante du ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, représentante Résidente d’ONU-Femmes au Cameroun. Il était question pour les participants constitués des acteurs de la société civile, des partis politiques, des administrations et d’Elecam, de dresser l’état des lieux de la participation, relever les principales entraves liées à la prise en compte du genre dans le processus électoral et de proposer les stratégies pour y remédier.
Processus électoral et genre au Cameroun : état des lieux
Depuis 2013, l’implication des femmes en politique s’est nettement améliorée au Cameroun. Mais, beaucoup reste à faire. De manière explicite, les points focaux régionaux genre d’ELECAM, ont fait le tour d’horizon des données sur la représentativité des femmes aux postes électifs au cours de la dernière décennie.
Au parlement, la courbe va croissante. Lors des élections sénatoriales d’avril 2013, on comptait 20 femmes sur les 100 sénateurs ; en mars 2018, 26 femmes et en mars 2023 31 femmes siègent au Sénat. A l’Assemblée Nationale, les résultats des deux dernières élections législatives font état de 57 femmes élues en septembre 2013. On comptait 57 femmes députés sur les 180 à 61 en février 2020.
Par contre à l’échelle locale, la situation stagne. Lors des élections Municipales du 30 septembre 2013, 1482 femmes ont été élues conseillers municipaux sur les 10 628, soit 13,15% et 13 femmes maires sur les 360. Lors des municipales du 9 février 2020, 2760 femmes ont été élues conseillers municipaux soit 25,9% et 81 d’entre elles ont été élues maires.
De même, on dénombre 251 femmes conseillers régionaux sur 900. On constate également qu’aucune femme n’est à la tête d’un conseil régional ni maire de grandes villes. Concernant les chefferies traditionnelles, dans toute l’étendue du territoire national, 153 femmes sont cheffes sur 13254.
Dans les Commissions Mixtes de révision des listes électorales sur les 2704 personnes qui siègent dans les 360 Commissions, on retrouve seulement 302 femmes soit 11,7%.
ELECAM-ONU-Femmes : un partenariat pour la politique au féminin
Dans son propos d’ouverture, Dr Erik ESSOUSSE a loué les mérites du partenariat entre les deux entités. « Je tiens à féliciter ONU-Femme pour ce partenariat dense, fructueux et riche entretenu avec ELECAM depuis quelques années. Le partenariat est porteur de nombreuses réalisations positives », a-t-il indiqué.
Pour le Directeur Général d’ELECAM les présentés par ses collaborateurs, « demandent des progrès constants opérés par le gouvernement en vue de conforter le genre féminin dans les compétitions électorales, afin que les femmes apportent leur contribution décisive pour le développement socio-économique du Cameroun ».
Marie Pierre RAKY CHAUPIN s’accorde avec le Directeur Général d’ELECAM sur les avancées et perspectives de la question genre dans le processus électoral au Cameroun. « Ce partenariat nous permet d’engranger quelques progrès. Et nous sommes aujourd’hui en train d’atteindre la loi sur le quota de 33% au parlement. A côté de ces progrès, il y a encore beaucoup de travail à faire au niveau local. Au niveau des collectivités locales, nous sommes autour de 16% de femmes élues », s’est-elle confiée à la presse.
© La Voix Des décideurs │Eric Ngono