Colère des jeunes de l’Est contre le Renouveau, Joseph Le séduit l’auteur de la lettre ouverte à Paul Biya
La rencontre s’est déroulée le dimanche 22 décembre 2019 dans la résidence de Joseph Le à Bagofit.
L’image semble surréaliste. Face à face, Yannick Stéphane Lekaboth et Joseph Le. C’est en tant qu’élite de la Région que le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) accorde une audience à l’auteur d’une lettre ouverte au chef de l’Etat sur la situation sociopolitique et économique de la Région de l’Est.
Au cœur des échanges entre les deux, ce pamphlet qui avait fait le procès des élites de l’Est. L’on se souvient en effet que, dans sa lettre ouverte, Yannick Stéphane Lekaboth avait présenté à Paul Biya « le vrai visage de notre Région que l’on ne vous a jamais présenté ». L’auteur de la missive au chef de l’Etat y indiquait que « nos ressources naturelles sont pillées » et établissait le rapport entre « notre participation au PIB et ce que nous recevons sur le budget d’investissement public (BIP) ». Un faible ratio qui faisait dire à Yannick Stéphane Lekaboth que « la responsabilité des élites dans le peu de transparence dans la transmission de la vraie information » est engagée et « susceptible de créer un climat de tension entre les populations locales (surtout la jeunesse) et vous [le chef de l’Etat] ».
C’est pour rassurer celui qui avait porté à la haute attention du chef de l’Etat « la colère des jeunes de la Région de l’Est » que Joseph Le le reçoit ce dimanche 22 décembre 2019 dans son village natal à Bagofit, localité située à une dizaine de kilomètres d’Abong-Mbang, le chef-lieu du département du Haut-Nyong à l’Est. Dans ce cadre exotique, le Minfopra promet à Yannick Stéphane Lekaboth de « porter plus haut certaines revendications contenues dans votre document ». Non sans avoir précisé que « nous, vos aînés, sommes là pour vous écouter et vous faciliter l’accès aux ressources de l’Etat ».
Rappelons que la lettre ouverte de Yannick Stéphane Lekaboth a été rendue publique le 22 octobre 2019 dans un contexte d’attente de la convocation du corps électoral par le président de la République pour les élections législatives et municipales qui vont se dérouler le 9 février 2020. Elle apparaissait comme un bilan des politiques publiques à l’Est à l’aune de ces élections. Dans un contexte marqué d’habitude par une apathie générale, cette sortie épistolaire était une rupture totale avec ce qui s’est toujours vu à l’Est.
Une correspondance particulière de Bossis Ebo’o
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