Cameroun : Emmanuel Neossi et la menace à la paix sociale
► Pour s’accaparer des terres des populations du département de la Vallée du Ntem, Emmanuel Neossi aurait usé des manœuvres de bas étage pour parvenir à ses fins. Soupçonné d’avoir corrompu certaines autorités administratives, il se trouve face à la colère et à la résistance farouche des populations locales qu’il avait essayé de contourner.
La Voix Des Décideurs – Une étude comparative permet de voir que la plus grande plantation de cacao au monde se trouve en Côte d’Ivoire avec une superficie de 3500 hectares. Détenue par l’entreprise Belge KKO International via sa filiale Solea, seuls 3000 hectares sont exploités malgré toute la volonté des responsables de vouloir exploiter les 3500 hectares. Comment comprendre qu’Emmanuel Neossi et ses partenaires arrivent à vouloir s’accaparer de 66.000 hectares de terres dans la Vallée du Ntem au Sud Cameroun si ce n’est une volonté de nuisance ?
C’est en effet le prototype d’opérateurs économiques au Cameroun qui ont donné leur tête aux chiens pour ne plus jamais avoir honte des actes qu’ils posent au quotidien. Ils sont vraiment décidés à ternir l’image du Chef de l’Etat. Lui dont le vœu cher est de finir en beauté son dernier mandat. Dans leur volonté de nuisance, ils ne cessent de multiplier des actes de barbarie dans l’optique de soulever les populations.
Ce sont les partisans du tout pour moi, rien pour les autres, des adeptes de la marche à reculons, de la délation, du divisionnisme et des discours flatteurs. Ces ventriloques chantent des cantiques nouveaux au Chef de l’Etat le jour et la nuit, disent des messes vibrant en phase avec les recommandations du diable de faire souffrir les populations, question de les retourner contre le digne fils de Mvomeka’a. Le peuple dans ses derniers retranchements ne peut qu’agir ou réagir ainsi. Le Président Directeur général de NEO Industry est un cas d’école de nuisance populaire jamais observé sur le terrain de l’exploitation agraire au Cameroun.
L’oiseau de mauvais augure
« Emmanuel Neossi joue un jeu trompe œil au Cameroun. Il fait croire qu’il aide le gouvernement dans la lutte contre l’oisiveté en donnant des emplois aux jeunes. Ce qui lui vaut d’ailleurs des distinctions et consolide sa renommée. Seulement, à y regarder de près, ce Directeur Général cause plus de torts qu’il n’en répare », fait remarquer un économiste qui souligne que : « pour une telle initiative, les premiers bénéficiaires devraient en principe être les populations de la Vallée du Ntem. Or, dans sa volonté de nuisance, le Directeur général de la société Neo Industry entend déloger ces populations et si possible les voir caser dans les pays voisins, limitrophes avec le sud Cameroun pour sauvegarder ses intérêts purement égoïstes ».
Depuis l’arrivée d’Emmanuel Neossi dans la Vallée du Ntem, une chaine de malheurs étrangle les populations de cette partie du pays. Des cris, pleurs et jérémiades se font entendre. Une douleur langoureuse pince les cœurs. La douleur est si vive et si atroce. On dirait Rachelle qui dans les Saintes écritures pleure ses enfants massacrés par le roi Hérode à l’annonce de la naissance d’un autre roi. Sauf qu’ici, c’est le département de la vallée du Ntem qui pleure ses fils victimes d’une expropriation sauvage programmée par le Président Directeur général de la Société NEO Industry.
Machiavel en personne ?
L’opérateur économique Emmanuel Neossi selon toute vraisemblance aurait tenté de déjouer les populations locales dans son initiative d’acquisition scandaleuse des terres dans la Vallée du Ntem. Il serait passé par des basses manœuvres de corruption de certaines autorités administratives du département pour incorporer les terres querellées au domaine privé de l’Etat. Interrogé au sujet d’expropriations, l’ancien maire de la commune d’Ambam de 2013 à 2020, dit n’avoir jamais été au courant d’un tel projet.
L’enfant terrible de la région de l’Ouest au moyen de sa puissance économique, dans le Sud du pays, entend s’accaparer de toutes les terres appartenant aux autochtones en laissant croire qu’il œuvre pour leurs intérêts dans la création d’une cacaoyère à des fins industrielles. Animé de très mauvaises intentions, le Directeur Général de NEO Industry entend envahir les villages et localités du département de la Vallée du Ntem que sont : Messama, Nkoroveng, Abang-Minko’o, Mengama, Nkolekon, Zaminkan, Nkomayat, Meyo centre, Nlono…
Les arrondissements de Ma’an, Olamze, Ambam et Kye-Ossi sont visés pour planter son cacao , de même, les même qui est la ressource agricole et financière des populations autochtones.
Certains responsables de la délégation départementale du Ministère camerounais des domaines considérés à tort ou à raison comme des laquais de ce puissant hommes d’affaires, essayent de berner les populations en arguant que les terres sur lesquelles elles vivent de même que leurs cultures font l’objet d’expropriation dans l’arrêté de déclaration d’utilité publique n°000258/ Mincaf/ SG/D1/D14/D147 du 03 juillet 2012 suivi du décret n° 2106/ 3294/ du 11 Août 2016 qui fait actuellement objet d’exécution.
Les chefs traditionnels outrés ont saisi par une correspondance en date du 06 juillet 2020 le Premier Ministre pour un recours gracieux en annulation de ce décret pour fraude et violation de la loi.
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En effet, aucune chefferie de la Vallée du Ntem ne reconnait ce projet. Maitre Engo, membre du collectif des avocats des riverains de la Vallée du Ntem parle d’un décret caduc. Il fait remarquer : « On a soumis ce dossier à l’appréciation du PM qui signe le décret le 30 Aôut 2016. De 2012 à 2016, ça fait 04 ans. Il y a caducité parce que la loi donne un délai de 02 ans et on peut encore renouveler sur une seule année. Donc le décret du PM est fondé sur un arrêté manifestement caduc, c’est-à-dire l’arrêté était déjà mort ».
Une demande trop
Pour produire du cacao dans la Vallée du Ntem, Emmanuel Neossi veut se voir attribuer 28.000 hectares pour sa société NEO Industry. Les fils de ce département farouchement opposés à leur expropriation, se demandent si ce n’est pas une tentative de leur délocalisation voire une volonté de les séparer de tout lien avec leurs terres et ancêtres.
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L’économiste Dieudonné Essomba estime qu’il s’agit d’une extorsion voire d’un accaparement sauvage de ces terres. Emmanuel Neossi ne saurait implanter son usine à l’Ouest et aller appauvrir le Sud. Tant il est vrai que le cacao qu’il compte planter est le même que cultivent les populations de la Vallée du Ntem. Il ne coûtait rien à Emmanuel Neossi de recenser les cacaoyères et permettre à leurs propriétaires de se constituer en coopératives voire en bassin de production pour approvisionner son entreprise.
Nous y reviendrons.
© Bill Fadil ► La Voix Des Décideurs