Régionales 2020 au Cameroun : Interview exclusive de BICHARA ABOUKAR , un Candidat Rdpc dans l’Extrême-Nord

0
3469

 

Régionales 2020 au Cameroun : Interview exclusive de BICHARA ABOUKAR : « La compétence au cœur de la décentralisation »

► La Voix Des Décideurs ◄ Il s’appelle BICHARA ABOUKAR . Et c’est un nom à retenir. Candidat dans la liste Rdpc pour être Conseiller Régional dans l’Extrême-Nord, BICHARA ABOUKAR, l’homme qu’on vous fait découvrir dans cette interview exclusive accordée au journal « Échos du Logone et Chari »,   donne une perception analytique du processus de décentralisation dans différents secteurs au Cameroun. BICHARA ABOUKAR, tête de liste des candidats RDPC dans le Logonet et Chari,  dévoile les défis majeurs qu’il souhaiterait voire relever après ces Elections régionales du 06 décembre 2020.


Parlez-nous de vous, qui est M. BICHARA ABOUKAR ?

BICHARA ABOUKAR : est un jeune Camerounais né le 15 septembre 1974 a Ndjimini dans l’arrondissement de Makary département du Logone Et Chari, grandit à Kousseri ou il a fait son parcours primaire à l’École Publique Groupe 3 de Kousseri ; son parcours secondaire au lycée mixte de Kousseri et le Lycée Classique et Moderne de Garoua ou il obtient le Probatoire «C » et le Baccalauréat D.

Il entame les études universitaires à la Faculté Des Sciences Économiques et de Gestion de l’Université de Yaoundé 2 (SOA) où il obtient une licence en technique quantitative d’économie en 1999 et en 2000 une maitrise en économie publique.

Il entre à l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature section Impôts «promotion première année civile » 2001-2003 où il sort nanti du diplômé de l ‘ENAM.

Il occupe plusieurs postes à la Direction Générale Impôts, Inspecteur Vérificateur Assistant en 2003, 2004 Chef de Centre des Impôt de Douala 5, Chef de Centre des Impôts du Mayo Tsanaga à l’Extrême-Nord de 2008 à 2011, de 2011 à 2012, chef de brigade de contrôle au centre pilote de Yaoundé 1, de 2013 à 2020 Chef de Centre Divisionnaire de Yaoundé 7 et promu Inspecteur de service à l’Inspection de service de la Direction Générale des Impôts depuis le 26 octobre 2020.

Marié et père de plusieurs enfants, Monsieur BICHARA est féru de sport en particulier le football et affectionne les voyages.

 

Quelle est votre perception analytique du processus de décentralisation dans différents secteurs dans notre pays ?

Vous savez M. MANSOUR ADAM la décentralisation est l’une des transformations institutionnelles majeures du Cameroun depuis l’indépendance, parce qu’elle porte les promesses d’un développement local accéléré et efficient, entendu comme un mouvement à la fois culturel, social qui vise la valorisation des ressources d’un territoire et l’amélioration du bien-être des populations qu’il abrite ; elle est consacrée par la constitution depuis 1996. Elle consiste en un transfert par l’État aux collectivités territoriales décentralisées des compétences particulières et des moyens appropriés pour leur permettre de pouvoir mettre en œuvre celles-ci.  Ce transfert concerne les secteurs nécessaires au développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif. Le développement de ces secteurs sera mis en œuvre ou implémenté par les élus locaux pour le bien-être de la population et de leur localité. L’État n’intervient qu’en cas de défaillance ou de manière ponctuelle dans le cadre du développement harmonieux en vue de résorber une situation d’urgence.

En définitive, l’État central nous laisse la latitude de pouvoir développer tous les secteurs qui favorisent le bien être de la   population et de la collectivité. Je prends un exemple : en matière d’éducation, nous devrions connaitre quelles sont nos forces, quelles sont nos faiblesses, pour pouvoir améliorer la situation. Il en est de même pour le secteur de la santé : où est-ce- qu’on a besoin d’un centre de santé, quel est le besoin réel, quel est le secteur porteur pour développer nos cités etc…

En somme, l’État central nous donne l’opportunité de définir une politique économique appropriée à nos localités en fonction de nos besoins réels.

 

La région de l’Extrême-Nord fait face une crise sécuritaire, l’économie est en berne, à cela s’ajoute la Pandémie à Covid-19 avec de nouvelles restrictions, quelles sont les propositions de relèvement rapide que pourrait proposer le Conseil régional ?

La région de l’Extrême-Nord est frontalière avec les pays comme le Tchad et le Nigeria, ce qui induit des échanges avec ces deux pays voisins. La plus grande partie de nos commerçants se ravitaillent en tous produits au Nigeria, cependant que beaucoup de nos produits sont écoulés au Tchad.

Mais depuis 2009, la secte terroriste Boko Haram fuyant l’armée Nigériane s’est réfugiée dans le corridor frontalier notamment dans la zone de Fotokol, Mora, Maroua, Kousseri, Amchidé, Kerawa, Djibrilli, Bornori, Tolkomari, Kolofata, etc. ;rendant les échanges commerciaux avec le Nigeria très difficiles, toute chose ayant favorise  une crise sécuritaire majeure  dans la zone, et affaiblissant par le fait même le tissu économique local.

Au cours de l’année 2019, la pandémie de Covid-19 s’est invitée aussi, occasionnant ainsi la fermeture de nos frontières, situation ayant aggravé le sinistre dans lequel était déjà plongée la région de l’Extrême -nord.

La forte pluviométrie de cette année avec son lot d’inondations a détruit les ponts, les champs et les routes. Bref nos voies de communications sont réduites à néant.

L’extrême nord a besoin de tous. L’extrême-nord est dans une détresse extrême. Nous avons besoin d’un plan d’urgence dans tous les secteurs : Économique, social, sanitaire, moyens de transports … Il est primordial et vital de relever l’économie.

Ce que le Conseil régional peut faire, à l’immédiat à mon avis, c’est de pouvoir pallier aux urgences dans son domaine de compétence transféré, se mettre  rapidement au travail avec un plan d’actions rapide et urgent dans tous les secteurs et un chronogramme bien détaillé qui peut répondre aux besoins de la population. Ceci dans le sens de relever l’économie locale et d’améliorer les relations avec nos populations en vue de leur permettre de participer directement à la gestion des affaires de notre région.

Quels sont les défis majeurs que vous souhaitez voire relever après ces élections ?

 

Nous avons un grand challenge à relever. On n’a pas droit à l’échec. Pour cela, il faudrait que tout le monde adhère à cette dynamique pour relever le défi.

Le conseil régional est un organe nouveau. Nous avons un grand challenge à relever. On n’a pas droit à l’échec. Pour cela, il faudrait que tout le monde adhère à cette dynamique pour relever le défi. Cette dynamique est d’ordre économique, sanitaire, social, éducatif, sportif et culturel.

Dynamique économique

Le défi à relever est de promouvoir les petites et moyennes entreprises en organisant par exemple des foires et salons en vue de mettre en exergue le secteur de l’artisanat. Nous avons des bons artisans. Il suffit simplement de les encadrer et les aider pour booster ce secteur. Dans les pays comme le Maroc et la Tunisie, ce secteur est un pourvoyeur de revenus importants. Il en est de même du secteur du tourisme. L’extrême nord regorge de plusieurs sites touristiques majeurs. On peut citer le parc de Waza, Kala Maloue, le pic de Rhumsiki et bien d’autres qu’on peut répertorier et développer. La principale industrie en Tunisie c’est le tourisme.

Un autre défi économique à relever ici Mansour : C’est la promotion et le suivi de nos activités agricoles, pastorales et piscicoles.

  • Vous savez, Mansour l’Extrême-Nord ravitaille le grand sud en oignons, arachides, soja, en bovins, ovins et caprins ainsi que les pays voisins frontaliers. Nous pouvons encadrer et développer ce secteur

Un autre défi est l’encouragement de tous ces acteurs économiques à la création d’un regroupement régional afin de permettre des échanges d’idées en vue d’un développement idoine de ces secteurs.

  • La réhabilitation et l’entretien des routes départementales pour permettre une mobilité et l’écoulement de nos produits et une interconnexion entre les départements et notre capitale régionale « c’est une urgence primordiale »
    • L’axe MAROUA-MORA-KOUSSERI
    • L’axe MAROUA – MOKOLO à réhabiliter
    • L’axe MAROUA-KAELE-YAGOUA à réhabiliter
  • La création des incubateurs d’entreprises en vue de stimuler l’entreprenariat de la jeunesse locale
  • L’exploitation du haut potentiel de la région en matière d’énergie renouvelable pour combler le déficit énergétique local.

 

Dynamique sanitaire et sociale

Le défi sanitaire ici est la création avec l’appui de l’État central des structures spécialisées dans les spécialités précises et avec des spécialistes adéquats dans la région de l’Extrême-nord (gynécologues ; dentistes, chirurgiens, pédiatres et épidémiologues) en vue de pallier toutes crises sanitaires latentes ou à venir.

  • L’organisation et la gestion de l’assistance au profit des nécessiteux

 

  • La dynamique éducative, sportive et culturelle.

En matière d’éducation

Le défi à relever c’est d’élever le niveau de scolarisation. Pour cela, il faut la création des établissements d’enseignement et la mise en œuvre avec l’État, du recrutement et la gestion du personnel chargé de l’alphabétisation.

  • Améliorer les conditions des enseignants et les infrastructures ;
  • Formation continue des formateurs pour un enseignement de qualité.

 

En matière de sport et loisirs

La création d’un complexe sportif multidisciplinaire au niveau régional en vue de la promotion des activités physiques et sportives

  • L’organisation des tournois interdépartementaux à l’occasion d’une foire promotionnelle qu’on organisera chaque année dans un département.

 

En matière de promotion de la culture

  • La promotion et le développement des activités culturelles (courses hippiques, fantasias, nos danses patrimoniales ;
  • La promotion de nos langues locales ;
  • L’organisation des journées culturelles, des manifestations culturelles traditionnelles lors de nos foires départementales qu’on organisera chaque année dans un département selon un principe de rotation.

 

Un mot pour vos électeurs et aux populations…

  • A nos électeurs

Monsieur Mansour, comme l’a dit le Secrétaire Général du Comité Central, le Vice Premier Ministre JEAN NKUETE dans le circulaire no 0005/RDPC du 27 octobre 2020 je cite : « l’on attend d’eux un vote de responsabilité devant favoriser et faciliter la mise en place d’une décentralisation maitrisée c’est-à-dire une décentralisation qui entraine le développement effectif des collectivités territoriales et conduit au bonheur des populations où qu’elles se trouvent »

  • A nos populations
  • Nous faire confiance !
  • Travailler ensemble pour de meilleures conditions de vies
  • Prôner l’unité et la solidarité

Nous sommes toujours à leur écoute ; « on juge le maçon aux pieds du mur »

 

Interview réalisée par Mansour Adam Djibrine ►Échos du Logone et Chari


Merci de répondre aux questions de Échos du Logone et Chari ‘’La région du bassin du Lac Tchad à portée de main (Cameroun, Tchad, Nigeria, Niger…),

N’hésitez pas à nous faire des propositions multiformes.


 

 

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here