Pourquoi le plaidoyer en Afrique est important – L’histoire de Niyel 14 ans après

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DAKAR, Sénégal, le 02 Juin 2022 -/African Media Agency(AMA)/- Sous le signe de « la croyance en la justesse des choses », Niyel, l’une des plus notables organisations africaines de plaidoyer, de campagnes et d’affaires publiques, célèbre 14ans d’impact exemplaire sur le continent. Fondé en 2008, cette agence créée et dirigée par une femme africaine a été une pionnière dans son domaine avec une approche unique du plaidoyer « pour l’Afrique, par les Africains, pour le monde ».

Valérie Traoré, Fondatrice et Directrice Exécutive de Niyel, déclare : « Le plaidoyer découle du système de croyance intrinsèque dans les droits universels de chaque personne, indépendamment de son sexe, de son âge, de son statut et de sa situation géographique. Le plaidoyer, qui est l’art et la science de changer les politiques et les pratiques, est vital car c’est ainsi que nous pouvons amener les populations à comprendre leurs droits, leur importance et ce qu’ils sont capables de faire pour y remédier ».

 Quelques membres de l’équipe Niyel au gala du 14ème anniversaire de Niyel

Historiquement, l’une des principales difficultés du plaidoyer civil sur le continent a été le manque de collaboration entre les organisations de développement du Nord et du Sud. Comme c’est souvent le cas avec le financement, des programmes de plaidoyer de style occidental ont été déployés sur le continent sans tenir compte stratégiquement du contexte socio-politique et économique africain, riche, diversifié et complexe, et de la diversité des personnes et de leurs aspirations. Il en résulte des campagnes largement inefficaces, qui manquent l’opportunité de créer le type d’impact et de solutions dont le continent a désespérément besoin.

« Aujourd’hui, de nombreuses grandes organisations de développement recherchent une expertise qui ne soit pas seulement africaine et valable pour le continent, mais qui est également efficace à l’échelle mondiale. C’est là que Niyel occupe une position unique car, bien que notre expérience soit ancrée sur le continent, notre expertise n’a pas de frontières », déclare Mme Traoré.

Malgré cette étape positive, un examen approfondi du plaidoyer sur le continent révèle un manque dans deux domaines clés : faible participation à la construction de mouvements et la politique.

La construction de mouvements est définie comme la création d’une masse critique de citoyens qui utilisent le pouvoir de leur voix et de leurs actions collectives pour conduire le changement.

Les manifestations publiques sont souvent considérées comme spontanées, mais ce n’est guère le cas. C’est l’engagement actif auprès des populations pendant des années qui crée l’environnement propice à l’action lorsqu’il s’agit de défendre des droits et de demander des comptes.

Ce manque de travail préalable au mouvement civil a fait place à l’apathie, car trop peu d’organisations le font. Mme Traoré estime que la plupart des agences de plaidoyer africaines savent analyser les politiques et mener des campagnes en direct; mais ‘ils choisissent parfois la solution de facilité en s’appuyant sur les médias sociaux pour effectuer leur travail.

De même, de nombreuses agences de plaidoyer se méfient de la politique, mais Mme Traore remet en question cette croyance dans la mesure où de véritables changements ne peuvent être apportés aux politiques que si les agences exercent une influence sur les personnes qui siègent au gouvernement.

« Nous nous plaignons que la politique est « sale », mais que faisons-nous pour changer ce discours ? Comment notre travail remet-il en question le système politique, les personnes au pouvoir, le processus électoral, la manière dont les citoyens sont gouvernés, etc. ? ».

« J’ose même dire que la plupart des Africains pensent que notre système politique actuel de démocratie n’est pas le mieux adapté à l’Afrique, mais la plupart des citoyens ont trop peur de se jeter dans la boue pour élaborer un système de gouvernance qui fonctionnerait pour notre continent. En laissant la politique aux seuls politiciens de carrière, nous rejetons notre propre expertise et notre capacité à créer des solutions adaptées à notre continent, ce qui ne devrait pas être le cas », ajoute-t-elle.

L’avenir du plaidoyer en Afrique, selon Mme Traore, est passionnant et prometteur. Malgré les lacunes en matière de construction de mouvements et de politique responsable, plusieurs groupes d’activistes de la société civile à travers l’Afrique se lancent dans la politique et la gouvernance, ce qui constitue un excellent point de départ et est vraiment encourageant.

La montée en puissance de la voix des jeunes est encore plus excitante – bien qu’elle se déroule principalement en ligne et qu’elle risque de rester exclusivement en ligne, elle constitue un pas dans la bonne direction pour le plaidoyer sur le continent. Les jeunes ne demandent pas une place à la table, ils créent plutôt de nouvelles tables et invitent les autres à les rejoindre.

Après 14 années d’activités, Mme Traore souligne : « Lorsque nous avons commencé, beaucoup de gens disaient que les Africains ne soutenaient pas les Africains – mais cela a été tout sauf vrai. »

« Presque tous nos projets et contrats ont été soutenus par des Africains. Travailler avec d’autres entreprises africaines a été un plaisir – un exemple est le travail que nous avons accompli avec deux agences exceptionnelles – African Media Agency et Belva Digital, qui sont elles aussi moteurs de changement et d’impact sur le continent. »

« À la fin de notre carrière, ce dont nous nous souviendrons avec fierté, c’est de l’impact que nous avons eu sur la vie des populations. Que ce soit en créant des emplois, en changeant les mentalités, en sauvant des vies, en enseignant ou en donnant des moyens d’action, nous devons avoir un impact. Le partenariat avec Niyel revêt une importance capitale pour nous. Nous sommes tous deux fermement ancrés dans nos convictions et nos valeurs communes, et nous nous tenons mutuellement responsables de la réalisation de cet impact », déclare Eloïne Barry, Fondatrice et Directrice Générale de African Media Agency.

« Notre partenariat avec Niyel en 2021 avait pour but de booster le travail percutant de l’organisation sur les canaux numériques à travers l’Afrique et les résultats ont été tout simplement incroyables. Toucher plus de deux millions de personnes à travers l’Afrique subsaharienne nous a non seulement ouvert les yeux sur les possibilités offertes par le pouvoir de l’internet en matière de plaidoyer, mais nous avons également appris l’importance de la communauté et de la communication », ajoute Fred Kithinzi, DG de Belva Digital.

En outre, Mme Traore encourage les autres entreprises africaines à rester fidèles à leurs valeurs malgré les nombreux défis qui se présentent inévitablement. En restant fidèles à leurs valeurs, les entreprises peuvent attirer d’autres entreprises qui sont tout aussi attachées aux mêmes valeurs, ce qui renforce la dynamique de changement positif. « En tant qu’entreprises africaines, nous avons ce qu’il faut, et nous nous soutenons mutuellement », conclut-elle.

Distribué par African Media Agency pour Niyel.

Contact Média

Meganne Boho

Meganne@africanmediaagency.com

Source : African Media Agency (AMA)

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