L’ Afrique : comprendre le problème pour mieux chercher les solutions
Si notre démarche n’a pas pour but de faire de l’ Afrique une puissance, alors cette dernière demeurera la proie du monde. Elle subira d’innombrables fois l’esclavage jusqu’à ce que nous comprenions que les mots ”village planétaire”, “mondialisation”, ” globalisation” et “universalité ” sont des impostures à prétention oligarchique pour installer le noir dans l’inconfortable relation humaine.
Seul le noir pense encore travailler pour le monde, or le monde travaille pour lui-même. Il suffit de regarder un peu dans le passé pour comprendre combien de fois les philanthropes d’aujourd’hui ont été féroces hier lorsqu’ils ont découvert le riche continent Africain. Cette férocité qui, dans sa perversité à réduit l’Africain à l’esclavage et toute forme d’expérience humaine.
Pourquoi oublier un triste passé aussi récent alors même que nous avons été dépouillés de nos cultures, savoirs et sciences ?
LE MONDE A TOUJOURS ÉTÉ VIOLENCE
Le monde a toujours fonctionné selon la loi de la règle de la violence fondamentale où le plus fort soumet le plus faible. L’Africain musulman ou chrétien est une victime de cette règle. Sa conversion à ces nouvelles religions fut le fruit d’une violence inouïe. Violence au cours de laquelle l’Africain fut annihilé physiquement et spirituellement.
De cette annihilation naquit cette sorte d’apathie économique grossièrement caricaturée par des propos tels que ” le noir est paresseux”. Oui, la démarche colonisatrice avait pour but de dominer la race noire, d’exploiter ses richesses et d’installer des comptoirs commerciaux en Afrique, lesquels comptoirs deviendront par la suite des multinationales.
Le système éducatif, le système d’information, le modèle économique et politique…hérités de la colonisation avaient un seul but, celui de perpétuer l’agression et l’exploitation sur des bases légales. Avec notre intégrité morale et physique de plus en plus menacées, nous sommes désormais colonisés par les aides publiques au développement et encerclés par les multinationales qui pratiquent un capitalisme violant.
Les pouvoirs politiques sont ainsi pilotés par la finance dans le sens de leur intérêt et l’éternel victime demeure le peuple pourtant propriétaire des ressources du continent.
ET LA PROBLÉMATIQUE DU DÉVELOPPEMENT ?
Bien avant la problématique du développement citée comme priorité absolue, il convient de s’interroger sur quoi repose réellement le développement. Le développement repose d’abord et toujours sur des hommes. Mais lesquels me diriez-vous ? D’où sortiront-ils ? Ces hommes seront le fruit d’un système éducatif redéfini et pensé selon le paradigme africain.
Ce système devra apprendre à l’Africain à se découvrir d’abord, à découvrir son environnement et ce sur tous les plans, à penser par lui-même et pour lui-même. La pensée technique, scientifique, artistique, spirituelle et économique africaine pour ne citer que ces quelques exemples y seront toutes développées. L’Africain sera ainsi armé d’un savoir dans lequel il se reconnait, un savoir qu’il s’appropriera pour inventer des solutions adaptées à son environnement.
C’est de ce moule que sortiront des hommes capables de porter le développement réel du continent. Le corollaire de ce développement est la sécurité des États et de la populationafricaine. Il est évident qu’une population éduquée selon le paradigme africain, développera une conscience historique et nationale forte, facteurs psychologiques indispensables dans la structuration d’une force de défense viable. Les fruits de la science et des techniques porteront l’effort d’innovation et d’arrimage du continent aux différents enjeux de la modernité.
EPILOGUE
Le développement, vu sous une perspective africaine, ne peut être réduit à une course à l’accumulation de biens au mépris de la dignité humaine. Il ne s’agit point d’un développement à marche forcée, broyant les corps et les esprits, mais au contraire, d’un équilibre harmonieux entre l’impératif d’un bien être matériel, physique et psychologique dans le seul but de maintenir et de renforcer la paix, la justice et sécurité au sein de la famille africaine.
Yaoundé le 28 novembre 2017
FOTSING NZODJOU, Libre penseur, ECRIVAIN.
Tel:00237 653291248
E-mail: fotsingnzodjou@gmail.com