Moscou : « Washington tente de faire peur aux pays…en parlant d’une “menace russe”

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Moscou : « Washington tente de faire peur aux pays…en parlant d’une “menace russe”

« Washington tente de faire peur aux pays d’Amérique latine et des Caraïbes en parlant d’une “menace russe” ». C’est ce qu’a déclaré  Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, lors de l’échange avec la presse russe et internationale le 25 avril 2019 sur la situation du Venezuela.

Lire sa déclaration.

 

 

« Washington tente de faire peur aux pays d’Amérique latine et des Caraïbes en parlant d’une “menace russe”. Il est difficile d’imaginer une menace plus absurde pour nos amis. En plus de 200 ans de relations russo-latino-américaines, notre pays n’a jamais mené d’actions de force dans la région, n’a jamais brandi la menace d’actions militaires, d'”interventions humanitaires” ou d’autres opérations de force de basse intensité vis-à-vis d’un pays de cette région. Au contraire, la coopération avec l’Amérique latine et les Caraïbes est axe de grande valeur pour la diplomatie russe, construit sur une base désidéologisée.

La Russie soutient continuellement l’idée d’une Amérique latine politiquement unie et économiquement stable. Nous ne plaçons pas nos partenaires face au dilemme “qui n’est pas avec nous est contre nous”. Plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont reconnu le président du parlement vénézuélien en tant que “chef d’État par intérim”, tandis que d’autres continuent de coopérer avec le gouvernement vénézuélien légitime. Tous les partenaires de la région nous disent que les divergences à ce sujet ne peuvent et ne doivent pas se refléter sur nos relations bilatérales. Nous soutenons totalement cette disposition constructive.

Ce sont les menaces des militaires américains qui poussent le gouvernement vénézuélien à dépenser des sommes conséquentes pour la défense du pays.

Pendant ce temps, les États-Unis continuent d’évoquer la probabilité d’un scénario militaire malgré le fait que tous les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que la grande majorité des États d’autres régions, se sont clairement prononcés contre une intervention armée au Venezuela – quel que soit son “emballage humanitaire”. Ce sont les déclarations de l’administration Trump qui déstabilisent constamment la situation au Venezuela. Ce sont les menaces des militaires américains qui poussent le gouvernement vénézuélien à dépenser des sommes conséquentes pour la défense du pays. Ce sont les sanctions des États-Unis et la saisie “pirate” des réserves d’or vénézuéliennes au Royaume-Uni qui provoquent la dégradation de la situation socioéconomique du pays. Bien sûr, il existe également des raisons intérieures, que personne n’oublie. Tout le monde est réaliste et voit la situation telle qu’elle est. Il y a des chiffres. Regardez combien d’argent du Venezuela a été pris au peuple vénézuélien, de différentes manières.

Il est évident que toute option de déstabilisation de la situation au Venezuela conviendra à Washington, à condition que l’objectif final – le renversement du gouvernement actuel –  soit atteint. Au lieu de cesser immédiatement de menacer les Vénézuéliens d’une guerre et de rendre l’argent volé, les États-Unis préparent de nouvelles provocations. Les opposants politiques ont prévu de nouvelles manifestations le 1er mai. Nous constatons de nouveau l’utilisation de la formule “la fin justifie les moyens”. L’opposition radicale prépare de nouvelles manifestations afin de provoquer des affrontements entre les manifestants de différents camps. Nous avons déjà assisté à de telles situations dans d’autres pays: l’usage d’armes à feu par des inconnus est immédiatement transformé en “répressions des forces de l’ordre contre les civils”, ce qui sert de prétexte pour déclencher des actions de force visant à renverser le pouvoir légitime. Nous appelons tous les politiciens sensés du Venezuela à se tenir uniquement aux méthodes pacifiques de lutte politique. Qui plus est pour la Journée internationale des travailleurs. En ce jour de fête du printemps et de la paix, il faut s’occuper de l’aménagement du pays et non de l’escalade de la violence.

Malheureusement, nous voyons que ceux qui ont cru aux douces promesses – qui se sont avérées absolument vides – faites par Washington sont confrontés aujourd’hui à la dure réalité. Je rappelle qu’il y a deux mois, les prétendus “amis de la démocratie vénézuélienne” parlaient tous en chœur d’une prétendue amnistie pour les militaires qui déserteraient l’armée vénézuélienne. Des sommes importantes étaient promises pour cela. Certains militaires ont transgressé leur serment et ont exprimé leur soutien au président-imposteur en quittant le pays. Et que font-ils aujourd’hui? Ils sont restés sans patrie, sans pièce d’identité et sans travail. Au lieu des bienfaits promis et d’autres miracles en tout genre, ils sont recrutés dans des groupes subversifs et sont formés pour être renvoyés dans le pays afin de déstabiliser la situation. En fait, ils sont pris en otage et ne décident plus du sort du Venezuela. Entre leurs mains se décide le destin de leur propre peuple, avec lequel ils ont été divisés par le mensonge.

Un autre moyen de survivre consiste à participer aux activités criminelles pour de l’argent, ou au trafic de drogue. Je pense que cela devrait servir de leçon à ceux qui se font promettre trop de choses mais qui sont pris en otage de la situation en essayant de jouer à la roulette avec Washington. Le sort de l’ex-patron du renseignement militaire du Venezuela Hugo Carvajal est encore plus révélateur. C’était le général le plus influent parmi ceux qui soutenaient le président-imposteur; il vient d’être arrêté à Madrid à la demande des États-Unis. »

Sur toutes les plateformes internationales, la Russie appelle résolument nos partenaires américains à agir dans le cadre du droit international, à s’abstenir et à renoncer aux démarches irresponsables, aux nouvelles sanctions et à la menace de recourir à la force.”

 

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